Je voudrais vous offrir, un peu en héritage
L’envie de partager avec nous ce langage
Ce morceau de soleil et cette odeur de thym
Qui font dans nos collines chanter les tambourins
Cet accent, si vivant, dans les chants de nos filles
Et porté jusqu’à nous par le vent des Alpilles
Il fait de ce patois, la Langue Provençale
Ce parler si léger, comme un chant de cigale
C’est l’accent de Daudet la chantre de Fontvieille
Nous contant mille histoires, enchantant nos oreilles
Il fait de son moulin, parler maître Cornille
Criant de désespoir aux senteurs de ramilles
Avec le Mistralet, ce petit vent du Nord
Ils s’en vont musarder, vers la mer, sonnant fort
Apportant aux nuages ce souffle nécessaire
Pour donner notre accent aux enfants de la Terre
C’est lui, farandolant, qui quitte sa Provence
Pour aller promener dans toute notre France
Traversant la Bourgogne, Artois et Picardie
S’arrêtant en chemin pour conquérir Paris
Car le grand Frédéric, le Monsieur de Maillane
¨Penché sur son berceau a offert cette manne
Donnant à cet enfant encor plein de faiblesses
A « l’accent Prouvençau » ses lettres de noblesse
Je sais que ce poème est loin d’être idéal
Mais, c’est si difficile de vivre après Mistral
Merci à cet accent tant chanté par d’Arbaud
S’il a pu, un moment, vous faire Provençaux.

Pierre Bourcet
Port Saint-Louis du Rhône
Mai 1997