Nous traversons le Rhône et c’est déjà l’ailleurs
Mais c’est pourtant si prés pour notre grand bonheur.
le bac de barcarin
Lorsque nous découvrons, venant de n’importe où
Notre belle Camargue aux grands peupliers roux,
Quand Novembre arrivé déshabille nos arbres
Le tamaris lui seul conserve son vert tendre.
Et lorsque grand seigneur le Mistral fait courir
Les écharpes de brume et les nuages enfuir,
Son ronflement puissant, son souffle qui galope
Semble chanter l’accent, mugissant sur deux notes.
les marais
Et voici Saint-Louis, avec sa Tour carrée
Qui de ce beau pays semble marquer l’entrée,
Cette Tour éternelle, qui défiant le temps
Et lui fait lever les yeux, arrêtant le passant.
Et lui fait découvrir au delà du grand fleuve
L’étendue des Salins, brillante et comme neuve.
La limite recule, l’horizon s’élargit
Et l’on croit dans le fond voir les Saintes Maries.
Ole etalon camarguais
Plus près sont nos chevaux, nos jolis camarguais
D’humeur toujours égale et jamais apeurés,
Et nos beaux toros noirs aux pelages luisants
Attendant pour l’été l’assaut des hommes en blanc.
Le coucher de soleil prenant comme repère
L’étang de Vaccarès reflétant sa lumière.
Et enfin découvrir dans une apothéose
Le vert de nos rizières piqué de flamants roses.
les taureaux camarguais
Descendant de très loin en flots tumultueux
Le Rhône se divise, s’étire, paresseux,
Il sait que maintenant il va trouver la mer
Il est doux, amoureux, et fait tout pour lui plaire.
Les Saintes de jadis ne s’y trompèrent point
Choisissant son rivage, arrivant de très loin,
Eblouis c’est certain, par l’éclat radieux
De ce pays si beau, désigné par leur Dieu.
la camargue
Revenir de l’ailleurs en voyageant sur l’onde
Pour retrouver chez nous la beauté de ce monde.

Pierre Bourcet
Port St Louis du Rhône
01 février 1985

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