L’Estaque...

Avant de devenir un quartier de Marseille, l’Estaque est avant tout un village de pécheurs fondé au XIIIème siècle. Tout entier tourné vers la mer, immortalisé par Cézanne, c’est "l’Estaque"... Un coin que l’on ne décrit pas et qui fera frémir le marseillais du bout du monde à sa seule évocation.
Le village a conservé ses ruelles étroites et son église de briques et il n’en a pas moins gardé son âme. Chaque année, le temps d’un jour de septembre, il retrouve même son identité avec la fête de Saint Pierre es liens et la Mourrejado.

La petite église ouvre ses portes ce matin, laissant voir ses murs de chaux abimés par les outrages du temps. Face à la porte, Saint Pierre attend ses porteurs, les gaillards de la "Fine lance estaquéenne", le club de joutes local. L’Escolo de la Nerto est déjà arrivée, portant le costume traditionnel maritime, et est rejointe par les tambourinaires de l’ensemble musical Provençal. La foule des grands jours est absente, rappelant qu’avant d’être une fête, c’est avant tout une procession en l’honneur d’un saint. Intimiste, le cortège descend de la colline emmené par les trilles des galoubets jusqu’au quai où se déroulera la messe. Le local du club de joutes sera aujourd’hui la sacristie de cette messe célébrée presque les pieds dans l’eau. Le quai est large, aurait on dit une heure plus tôt, mais qu’il semble étroit maintenant que les fidèles s’installent. On en oublie sa vocation première tant le lieu se charge de dévotion religieuse.
Une messe en l’honneur d’un saint, pour la sauvegarde de ceux qui partent en mer, une messe qui se poursuit sur l’eau, avec la bénédiction des bateaux de la rade. Le saint est chargé dans un des bateaux des jouteurs, et s’en va fièrement emmené par les célébrants porter la bénédiction aux pécheurs et plaisanciers. Une bénédiction à laquelle sont sensibles "lei pescadou de l’estaco".

Les Pescadou de l’estaco, qui ce même jour organise une grande réunion de gréements latins : La Mourrejado de l’Estaco

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