Les joutes ne datent pas d’hier.

Des bas reliefs montrent clairement que ce type d’activités était déjà pratiqué 2300 avant Jesus Christ en Egypte. Loin d’être un sport à l’époque, les joutes devaient plutôt constituer une forme d’affrontement à en juger par le manque de protection des combattants et les ferrures des lances.

D’un bond en avant dans l’histoire, on trouve trace de joutes dans divers endroits, à des occasions comme la venue d’un roi ou d’une Reine, (Anne de Bretagne à Lyon, François 1er dans la Loire, l’inauguration du port de Sète en 1666.

Mais les joutes nautiques restent marginales et ne sont finalement plus pratiquées que rarement par des pécheurs. Les embarcations sur lesquelles ceux-ci se livrent à cette distraction étant le bateau avec lequel ils travaillent : Mourre de pouar en Méditerranée, bête à Marseille...
Ces jeux ont évolué localement, et ont abouti à différentes techniques, à des particularités dans le matériel et dans les règles rendant aujourd’hui toute confrontation entre ligues impossible.

Il existe des ligues aujourd’hui. La pratique traditionnelle a fait place au sport dans les années 1960, aujourd’hui sous l’égide de la Fédération Française de joutes et sauvetage nautique.
On y trouve ainsi :

  • La ligue Languedoc
  • La ligue Nord de Loire Picardie
  • La ligue Rhône Alpes
  • La ligue Provence Alpes Cote d’Azur

Ces ligues correspondent à la pratique de méthodes différentes, incompatibles que sont les méthodes Languedociennes, provençale, parisienne, lyonnaise givordine, et strasbourgeoise. Certaines utilisent des bateaux de rivière, bateaux à fond plat, possèdent des tintaines au ras de l’eau, des jouteurs en grand écart, se croisent à droite pour certaines, à gauche pour d’autres.

Une démonstration de joutes provençales

Le 26 juillet 2008, la Fine Lance Estaquéenne, le club de joutes de l’Estaque, effectue quelques passes dans le vieux port, à l’instigation de l’office de tourisme de Marseille.
Quelques passes pour expliquer et faire aimer ce sport. Les joutes méthode provençale se pratiquent sur des bateaux conçus à cet effet, équipés d’une plateforme arrière de 60x70cm, à 2m au dessus du niveau de l’eau, la tintaine. Le jouteur prend place sur cette tintaine en tenue.
Cette tenue comprend

  • Un pantalon blanc de marin
  • une taiole aux couleurs du club
  • un maillot aux mêmes couleurs, ou distinctif de son titre de champion

Le jouteur porte sur le torse un plastron en bois, destiné à recevoir la lance adverse. Il tient dans sa main droite une lance qui peut atteindre jusqu’à 2m70 de longueur, et dans la main gauche un cube de bois, le témoin dont le but est de l’empécher de saisir la lance de l’adversaire.
Le jeu consiste en rencontres entre jouteurs (des passes) desquelles sort vainqueur celui qui reste en place sur sa tintaine.
Sous cette apparente facilité se cache toute une série de règles plus subtiles visant à rendre le jeu vivant. J’en veux pour preuve la dernière modification du règlement constituée par l’abandon de la ligne tracée sur la tintaine. Lors de la passe, le jouteur devait avoir le pied gauche en avant de cette ligne, et le pied droit en arrière. Mordre la ligne revient à être disqualifié. Or les contestations et le recours à la video avaient une facheuse propension à hacher le jeu.

Tout jouteur doit rester sur sa tintaine pour être déclarer vainqueur. S’il tombe, il perd. Il a le droit d’utiliser la surface du plateau dans sa totalité comme bon lui semble, le reste du bateau lui étant interdit. Enfin, il sera disqualifié pour "joute dangereuse" s’il masque son plastron, s’il frappe son adversaire dans une zone hors gabarit (en dehors de la zone de protection normale du plastron) ou s’il quitte la plateforme vers l’avant pendant la passe, avant le coup de lance. S’il la quitte pendant la passe, poussant son adversaire alors qu’il n’est plus sur sa plateforme se verra éliminé en même temps que son adversaire.

Les règles sont donc simples, et cet énoncé est loin de retranscrire la bonne humeur et l’ambiance de ces joutes. Entre bonhommie et véritable affrontement, c’est une discipline à découvrir...

Quelques club...

Marseille est le siège de la Fine Lance Estaquéenne, située au centre du Monde, à l’Estaque...
Il existe d’autres clubs :

  • Théoule ( la rame théoulienne)
  • La Ciotat (Lei Targaïreï ciotadens)
  • Saint Mandrier ( Mes Rameurs du Creux Saint Georges)
  • La Seyne ( Les Joutes Provençales Seynoises)
  • Martigues (Jeune Lance Martégale)
  • Saint Raphael (Société des joutes Raphaéloises)
  • Istres : Société des jouteurs Istréens
  • Port Saint Louis du Rhône (club nautique Rhodanien)
  • Fos sur Mer ( Société fosséenne de Joutes)

Tous ces clubs font partie de la ligue Provence Alpes Cote d’Azur. Cette ligue est découpée en 2 comités, Provence d’un coté avec les clubs des Bouches du Rhône et du Var, et la Cote d’Azur de l’autre. Ces deux comités se rencontrent lors des épreuves du championnat de France.
Les championnats arrivent bientôt à leur fin avec une finale du championnat de France prévue le 31 Aout, à Marseille dans le port de l’Estaque.

Venez les voir, les prochaines épreuves sont ici http://www.tradicioun.org/spip.php?...

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