Même si ce n’est pas la foule costumée qui se pressait il y a une trentaine d’année, pour tenter de rentrer dans une des salles, cette inauguration a été néanmoins appréciée, à juste titre, par le public de connaisseurs venu découvrir les nouveautés en la matière.
La plus belle surprise nous a été offerte par notre Reine d’Arles, Astrid Giraud, qui s’est présentée en costume Napoléon III d’époque, ravissante comme toujours, très à l’aise dans ce costume ancien qui lui allait à merveille. Véritable peinture vivante, elle semblait sortie d’un tableau du Museon Arlaten, de Dumas ou d’une aquarelle de Laurens, tant la justesse de la reconstitution ajoutait au rayonnement de son sourire, l’expression même du bonheur et de la beauté. Quel dommage que cette tradition ait tendance à se perdre... Il fut un temps, c’était un ravissement que de voir toutes ces Arlésiennes en costumes de différentes époques. Heureusement, notre Reine ne l’a pas oublié. Une future reine ( nous l’espérons !) était également présente, du haut de ses 11 ou 12 ans, dans un superbe costume d’époque Louis Philippe : la petite fille des Grandmaison . On aurait cru la mariée de J.B Laurens sortie de son dessin... une vraie poupée !!! Mme Chabran donnait une heureuse réplique à Astrid dans un costume Napoléon III, comme toujours impeccable. Trois arlésiennes de charme dont les costumes étaient parfaits.

Cette année, ce salon nous donne à voir quelques véritables merveilles parmi les nombreuses propositions des santonniers professionnels mais aussi amateurs. Difficile de parler des uns sans parler des autres, car tout mérite d’être vu, regardé, admiré. Choisir c’est se priver, et puisqu’il le faut, je ne retiendrai que quelques pièces exceptionnelles à mes yeux.

Je rends hommage, une fois de plus elle le mérite, à Liliane Guiomar pour cette présentation extraordinaire de tous ces petits personnages fabuleux , du Père Noël au travail accompagné des sept nains, au Père Fouétard et bien d’autres, témoins des diverses légendes encore bien vivantes dans l’Europe entière. La finesse de son travail de sculpteur plus que de santonnier, nous laisse sans voix … ! Certaines petites poupées, parmi les jouets du père Noël, mesurant moins d’un cm sont d’une précision, d’une beauté ...renversante. Quel dommage que les chapelles de ses arlésiennes ne soient pas aussi bien comprises et traduites...de même que les chapeaux de ses gardians. Mais on le lui pardonne volontiers, le reste de son travail faisant largement oublier ces erreurs.
Juste à coté , un croquis en trois dimensions a attiré mon regard. Il s’agit d’un Saint Georges terrassant le dragon, d’une force peu commune. Peu de détails sur cette argile claire, qui traduit avec véhémence le combat entre le cavalier et la bête...c’est la puissance que le sculpteur a choisie d’exprimer.

A l’étage, la salle est réservée aux productions cubaines. Au passage, il faut remercier et féliciter Philippe Brochier et son équipe d’avoir réussi à faire sortir de Cuba ces crèches et santons qui traduisent tellement bien les populations de ce lointain pays. Une production particulièrement colorée exprime toute la chaleur et l’exubérance d’une artiste cubaine. S’exprimant sur du bois, branches retravaillées toutes en longueur, elle a su recréer la ferveur et la joie de Noël dans cette crèche monumentale très originale et qui n’a rien en commun avec ce que nous connaissons.

Un tour dans la salle réservée aux amateurs me permet de faire une découverte assez extraordinaire :

Plusieurs petites scénettes inspirées de la vie camarguaise sont d’un réalisme et d’une vérité remarquable. Notamment une « engasado » fort bien traduite, dont les taureaux et les chevaux mesurent une vingtaine de cm chacun. Mais plus fort encore, c’est ce groupe de cavaliers essayant de rattraper un taureau qui vient de casser une barrière lors d’une abrivado. La chute des hommes et des bêtes est surprenante de vérité ! On croirait un arrêt sur image en trois dimensions !! Superbe !!!
Quelle découverte chez les amateurs ...Il paraît que l’auteur est de Bordeaux [1]...Chapeau l’artiste !

Bref, le mieux est que vous alliez voir par vous-même, car je n’ai parlé que de quelques pièces et il me faudrait plus de place et de temps pour exprimer toute la diversité des crèches présentées.
Le salon dure jusqu’au 13 janvier 2013

[1Lei Santoun de Corto

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