Le salon international des santonniers d’Arles offre chaque année un écrin aux figurines créées par les santonniers du monde entier. Cette année toutefois, le voilà se recroquevillant sur sa région d’origine, la Provence. Le paradoxe est assumé en cette année 2013 dans laquelle tous ne parlent plus que de Marseille Provence 2013, la ville capitale de la culture européenne. Cette opération aurait pu, aurait dû proposer sa propre culture au milieu de celle du monde. Le choix qui a été retenu est à l’opposé. Rien de régional n’a jamais été inscrit dans la programmation, sinon comme faire valoir d’autre chose. C’est ainsi que l’art santonnier a disparu de cette culture.

La crèche est un pan important de la culture locale, et les artistes qui créent décors et santons rivalisent de maestria. Ce ne sont pas que des artisans. Ils sont de véritables créateurs qui n’ont pourtant toujours pas la reconnaissane officielle méritée. Alors en cette année 2013, pour sa 56° édition, Philippe Brochier présente son salon en faisant sien la titraille du quotidien la Provence sur le sujet, il propose un "Salon provençal et militant". Avec ses moyens, le voila montant à l’assaut de l’art mondial avec son art populaire emblématique.

Ce salon présente donc une histoire qu’on ne compte jamais, l’histoire complète des santons et des santonniers de 1750 à 2013, des premiers moules de Lagnel, aux dernières créations. De fait ce salon est exceptionnel par la qualité des pièces proposées, certaines d’entre elles sont majeures dans l’histoire de cet art, ne sont jamais sorties et ne sortiront plus de sitôt, des arlésiennes de Férigoule à la farandole de Thérèse Neveu en passant par cette crèche mécanique qui a plus d’un siècle et qui fonctionne encore.

Il faut voir ce salon, se plonger dans la culture locale, redécouvrir notamment cet amour entre Vincent et Mirèio qui trace un autre lien entre tous ces santonniers, en marge des personnages habituels de la pastorale.

Une grande réussite assurément. A voir du 17 Novembre 2013 au 12 Janvier 2014, Cloitre St Trophime à Arles

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