Feu d’artifice à Provence Prestige en Arles. Danielle Raspini s’est surpassée et nous a concocté un régal en cette fin d’année : un gros souper...pour les yeux, avec une perfection qui nous fait dire qu’elle a atteint les sommets de son art. Elle ne pourra faire mieux, se dit-on, et cependant, d’année en année, le miracle se renouvelle. Jugez-en par ces quelques photos bien misérables en comparaison de la réalité.

A côté de ses magnifiques drapés, signature de base de Danielle, elle nous revient avec une série de portraits, extraordinaires par la chaleur qui s’en dégage. Il suffit de se laisser capter par le regard mutin de la jeune fille ou les yeux d’une vivacité rare de ses deux voisines pour se rendre compte qu’il suffit peut être d’un petit geste pour les voir prendre vie.

Les deux tableaux oblongs des gardians à cheval, quant à eux, rendent toute la beauté et la grandeur de cette magnifique Camargue. Le génie consiste à traduire cet effet par le format inhabituel des toiles. De plus, comme l’explique Danielle, l’un donne la priorité à l’immensité du ciel et l’autre à celle de la mer. Le mouvement des cavaliers et de leur monture traduisent leur joie à se mouvoir dans ce coin de paradis.

Autre surprise, surprenante, troublante, ... décevante au premier regard, choc oculaire parmi ces dizaines d’Arlésiennes exposées, un tableau qui fait penser à une belle étrangère, issue d’un pays indéfinissable (photo 16). Il est impossible de ne pas poser la question :

"Pourquoi ? Que fait-elle parmi les belles du pays d’Arles ?". La réponse de Danielle est simple, émouvante et presqu’évidente :

"C’est pourtant simple ! J’adore lire et relire Mireio de Mistral ; alors qui est-ce ?"...
Réponse :"Ce ne peut être Mireille, modeste et si simple"...
Solution :"Bien sûr que non ! Pour moi, c’est ainsi que j’imagine la sorcière."
Etrange Danielle. Et pourtant... en reprenant le livre, en se reportant au Chant VI, on y retrouve Taven qui règne au Trou des Fées du Val d’Enfer. Danielle ne l’imagine pas avec le physique que nos parents et aïeux nous ont inculqués dans notre enfance. On en revoit souvent sur les marchés, chevauchant leur balai, sympathiques ou plus souvent repoussantes de laideur. Ici, voyez l’univers et l’imaginaire de Danielle : toujours la pureté et la beauté.

Enfin, en jetant un coup d’oeil dans les recoins du stand, parmi les diverses toiles et reproductions impossibles à exposer par manque de place, il s’y trouve, discrètement, presque cachées, quelques toiles de fleurs : iris, glaïeul, giroflée, peintes par Jean-Claude, son époux. Elles possèdent la même perfection que celles de Danielle. Prendre une de ses peintures, l’incliner en tous sens, la soumettre au test impitoyable de la lumière rasante d’un projecteur montre la maîtrise totale de son don. Aucune trace de pinceau, aucune épaisseur décelable, bref la perfection. Puisse-t-il trouver le temps pour réaliser de nombreuses autres peintures.

N’y aurait-il le sujet, nous pourrions les confondre.

Re-bref, pour résumer :

Ne peignent-ils pas tous deux les plus belles fleurs de notre Provence ?

Portfolio