L’Aiòli Monstre du Regreu
Pour réussir un bon aiòli, prévoyez environ 40kg de morue, 500 patates, 500 carottes, 2700 bious (escargots de mer) et 90 oeufs.
Servir chaud accompagné d’un aillet que vous aurez pris soin de monter en quichant 4 kg d’ail dans un mortier avec 90 jaunes d’oeuf, le tout monté avec 25 litres d’huile d’Olive de la Vallée des Baux.
Il ne vous reste plus qu’à trouver quelques convives pour partager ce repas pantagruélique.
Lou Regreu a ainsi réuni ce dimanche près de 200 personnes à Mollégès pour déguster ce mets des Dieux. Avec une augmentation de plus de 10% par rapport à l’année précédente, il va leur falloir songer à pousser les murs de la grande salle pour les prochaines éditions.
Un réel succès que l’aiòli mollégeoise, un succès qui tient autant au plat emblématique, qu’à la personnalité des membres du Regreu qui ont fait de ce repas, un "petit bout de Provence".
Les convives partagent une marquisette, discutent le bout de gras, rient et s’enflamment autour de sujets plus variés les uns que les autres, avec toutefois un leitmotiv "tradition" qui maintient un fil rouge d’une table à l’autre et d’un plat au suivant. Plus tard, Alors que l’ail échauffe les sens, les premiers intervenants s’élancent sur scène, qui pour une anecdote, une blague, un poème ou un air de galoubet.
Tout finit en chanson, et en provençal comme l’ensemble de l’après midi...
Lou Regreu défend bec et ongles la langue provençale. Alors que d’aucuns se plaisent à se complaindre dans de vaines lamentations, lou Regreu multiplie les actions. L’aiòli en est un exemple, animé par la truculence du père Cazeaux, ou la fougue des Graillon, la maestria des tambourinaires, des pastoraliers...
Une activité débordante
Lou Regreu fait quand d’autres regrettent que... Michel Fabre le président ne manque pas d’idées liant identité, défense de la langue, tradition et costume : Exposition, Crèche vivante, veillées, ateliers autour du costume, et surtout... Des cours de langue provençale, dispensés par Marjorie Isouard deux mercredi par mois.
Mais... Les cours c’est bien, cela permet d’attirer de nouveaux locuteurs, de les initier, de les former. Ce n’est pourtant pas un lieu dans lequel on échange quelques mots avec ceux qui ne viennent pas au cours parce qu’ils n’en ont pas le temps.
Fort de cette constatation, l’association a imaginé combler un des mercredi laissés vacants par un "Apéritif provençal". Vient qui veut, ne devant respecter qu’une seule exigence : la porte passée, plus un mot de français.
Le succès est là encore au rendez-vous. La langue a besoin de locuteurs, pas de discours. Une fois par mois, cette salle est pleine, les anciens sont enchantés de pouvoir parler sans crainte d’être incompris, les jeunes ravis de mettre en pratique leurs récents progrès.
Une idée de génie...
La devise de l’association tient à ces mots :
"Vaqui ço qué voulèn faire
Aquo dau vous agrada
Mai tamben vous fau boulega
Per touti ensèn garda
Bello et grando la Prouvenço nostro maire"