En visite chez Ninou
Ninou Desblaches a été et reste à jamais la première demoiselle d’honneur de la deuxième Reine d’Arles Maryse Orgeas.
C’était en...
Il y a quelque temps déjà.
Li damisello s’en rappellent.
Ce samedi 20 Octobre, une poignée d’adhérentes de la toute jeune association des demoiselles d’honneur sont toutes heureuses d’avoir pu retrouver l’une des leurs, et de lui rendre visite.
Une visite pour le moins préparée de longue date, et une surprise pour celle qui va devenir la doyenne de l’association. Un concours de circonstances a fait que l’une d’entre elles connait la fille de Ninou qui était la professeure... Bref... Un heureux hasard a permis de retrouver une demoiselle d’honneur et de lui offrir l’espace de quelques heures un voyage en amnésie.
Ninou attend donc dans son mas une surprise, mais laquelle ?... Elle a tout imaginé : un déplacement, un heureux événement dans la famille... elle est à des lieues d’imaginer ce retour d’un passé heureux.
Julie s’approche et se présente... "Julie Granier, Demoiselle d’Honneur de la Reine d’Arles Aurore Guibaud..."
Enchantée, vous savez, moi aussi j’ai été demoiselle d’honneur...
Puis Isabelle Granaud, Nathalie Avazery, Marjorie Isouard et la présidente Sara Gibert se présentent elles aussi. Les pièces se mettent en place. La surprise est pour le moins réussie, et Ninou est émue.
Le reste est l’histoire d’amies qui se rencontrent, partageant les mêmes souvenirs à quelques années de différence. Le règne a évolué dans ses règles, les variations sont subtiles et l’amour de cette période est intact et transmis d’une demoiselle à sa suivante.
Ninou raconte cette élection de 1947, à laquelle sa mère l’avait fait inscrire. Elles étaient alors une cinquantaine de jeunes filles à se présenter.
Poussée par sa mère et par le manadier Jean Lafont, la jeune membre de l’Escolo Mistralenco s’était laissée décider du haut de ses 17 ans à se présenter devant un jury composé des peintres André Spitz et Léo Lelée, de la reine du félibrige Yolande Coste, de la première Reine d’Arles Angèle Vernet, du Maire d’Arles Cyprien Pilliol et de la poétesse Germaine Bissière.
Avec son numéro "17", Ninou est devenue ainsi la première demoiselle d’Honneur de Maryse, une reine extraordinaire.
Maryse Orgeas a été accompagnée dans son règne de 6 demoiselles d’honneur : Lydie Chauvet, Régine Estellon, Odette Fauchier, Rosette Fructuoso, Nenou Desblaches, Arlette Barbier.
Ninou, elle, a interrompu son règne en 1951, pour convoler en justes noces.
De cette période, Ninou garde d’excellents souvenirs, quelques photos et deux de ses trois costumes, ayant donné le plus beau, celui de son élection en velours prune ; des costumes qu’elle n’a plus porté par la suite.
Et les demoiselles regardent les costumes, les étoffes, le montage... Le tuyauté du plastron est intact, même après cette longue période rangé dans une armoire. Elles regardent les quelques photos avec Maryse, Jean Lafont, Marcel Mailhan. Elles discutent encore et encore de leurs expériences respectives, de leurs rires, des sorties épiques, de leur vie en costume et en civil.
Laissons les se raconter les histoires d’une vie, de plusieurs vies, celles des demoiselles. Aujourd’hui, un lien naguère brisé s’est reformé par la volonté de jeunes filles pour lesquelles l’engagement vis à vis du costume est un acte de foi.
S’il avait fallu un signe de cet engagement envers le costume, il faut noter que les 5 demoiselles qui se sont déplacées ce jour là ont choisi de porter le costume traditionnel en gansé pour leur mariage, ce jour marqué alors comme étant le plus beau de leur vie.
Li damisello sont une de plus ce jour. Elles recherchent encore ces demoiselles d’honneur dont la trace a été perdue. Au gré des déménagements, des changements de nom, il est difficile de retracer le parcours de chacune.
Un hasard a permis les retrouvailles de ce jour, d’autres hasards permettront certainement d’élargir le cercle.
Vous même, lecteurs, lectrices...
Ne connaissez vous pas une dame, qui a dit une fois qu’elle avait été demoiselle d’Honneur ?...
Ecrivez aux damisello [1], elles en seront ravies.