A une petite année d’un anniversaire exceptionnel, on ne fête pas souvent un demi millénaire d’existence, la Confrérie des Gardians de Saint Georges fêtait hier son saint patron.

La fête, comme tous les trois ans a une tonalité particulière. Ce jour là, la ville élit sa reine. Gardians et Arlésiennes appartiennent à deux mondes si intriqués qu’ils ne font bien souvent qu’un. Cette année, le cortège d’arlésiennes en costume venu rendre hommage aux gardians d’un coté et à la nouvelle reine de l’autre est phénoménal, éclipsant presque les vrais acteurs du jour.

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_ Ils sont bien là pourtant, certains tentent de les compter, mais cessent à 150, il en reste tant encore.

Dans la mairie, le jury se réunit, et reçoit la première des candidates au titre de XXIème Reine d’Arles.

Cette fête est à l’image de la vieille dame respectacle, l’antico counfrarié di gardian de Sant Jorge. On la respecte, on la vénère. En cela, rien ne change d’une année sur l’autre. Aussi surement que le pas d’une vièio, le cortège traverse la ville en direction de la Statue de Mistral pour un hommage d’Anne Lambert, et le dépôt par Caroline Serre, XXème Reine d’Arles d’un bouquet de Saladelle aux pieds du Chantre de Maillane.

Puis il se remet en route cahin caha vers l’église de la Major ou Sant Jorge attend serein. Il faut presque "ranger" les groupes si l’on veut que tous les chevaux puissent prendre place sur le parvis de l’église. Là avant la bénédiction de l’Archiprêtre et du père Abbé de l’Abbaye de Frigolet, la parole est au Décan de la confrérie Mr Laurent Ayme qui au delà de 90ans a visiblement décidé que désormais, il rajeunirait. Sa voix de stentor souligne la jeunesse de la confrérie, remercie au nom de la Provence Caroline et ses demoiselles d’honneur pour ses trois ans de règne, et toutes celles et ceux qui participent à cette journée.

Une dicho qui s’écoute, comme toutes celles de Mr Ayme.


Mr Laurent Ayme

L’archiprêtre bénit les chevaux. Alors, le Saint est porté par les prieurs depuis le parvis au travers du groupe de chevaux dans l’église pour la messe des Gardians.

Pendant ce temps, à quelques pas de là, dans les salons de la mairie, cinq jeunes filles passent un ultime examen.

Un examen qui s’achève maintenant, les cinq jeunes filles ont répondu à un feu nourri de questions. Elles attendent la décision...

Le cortège se reforme à la sortie de la messe portant les pains bénits à Mr le sous préfet, puis à Mr le Maire.

La place de la république est comble. Les officiels font face aux chevaux qui précèdent les groupes puis le public. Et tous attendent les yeux levés vers le balcon où Mr le Maire va annoncer le nom de la nouvelle Reine Astrid Giraud qui sera intronisée lors de la fête du costume prochaine.

Le recueillement passé, il est temps pour la transition.

Le protocole de l’après midi aux arènes est lui aussi codifié. Il commence par le passage de flambeau.

Entrent le capitaine sortant et ses prieurs, Caroline Serre et ses demoiselles d’honneur, Les drapeaux de la Nacioun gardiano et des gardians salariés, Astrid Giraud et ses demoiselles d’honneur et enfin les Gardians.

Mr Hubert Yonnet, président de l’antico counfrarié di gardian de Sant Jorge qui participait là à sa 80ème édition, vient prendre le drapeau des mains de Frédéric Fourmeau capitaine sortant, pour le remettre à Jean-Pierre Durrieu qui lui succèdent. Les prieurs René et Olivier Serme cèdent leur charge à Armand Gourdoux et Mickael Di Lecce.

Les jeux peuvent alors avoir lieu.

Un gardian est à cheval. Souvent... Tout le temps en fait...
Le cheval Camargue est placide, mais sait être fringuant, jouant et dansant avec son cavalier à la moindre sollicitation. Les gardians savent s’amuser avec des jeux récemment inventés, ou datant du fond des âges, de vrais jeux mais aussi une extension de leur métier. Ils donnent ainsi toute la mesure de leur art.

Ces jeux gardians comprennent :

Le jeu des Oranges : des arlésiennes disséminées à différents points des arènes tendent à bout de bras une assiette contenant une orange qu’un cavalier doit leur ravir au grand galop.

La ferrade en piste : Un gardian doit tomber un veau et l’immobiliser à terre.

Le carrousel des Amazones de la Confrérie : Sous l’impulsion de Madame Magali Dunant, Gardienne de Saint Georges ces dames ont créé une troupe d’Amazones dansant magistralement en piste.

Le jeu de l’aiguillette : Tout droit sorti du Moyen Age, ce jeu consiste à enlever un anneau de 5 centimètres de diamètre en utilisant une lance, une aiguillette.

Le jeu de l’épervier : Un gardian vient prendre un bouquet de fleurs des mains d’une jeune fille qu’il aura droit d’embrasser s’il parvient à le défendre des assauts de deux gardians.

Le jeu des écharpes : Deux équipes de cavaliers s’affrontent un contre un, étant tour à tour chasseur et proie, devant défendre ou enlever un brassard d’un adversaire.

L’abrivado en piste : Les gardians "emmaillent" un groupe de taureaux pour les guider et les contenir.

L’attente au fer : Les prieurs de l’année se livrent à cette démonstration de force. L’attente au fer consiste à faire comprendre à un taureau qu’un homme avec un trident est à éviter. Pour cela, les deux prieurs attendent la charge d’un taureau trident à la main et arrêtent ainsi cette charge.

Enfin, pour ne pas oublier que le gardian est aussi un gardo-besti, deux taureaux sont donnés à raseter à l’école taurine d’Arles.

Une après midi de tradition, de jeunesse et de fougue pour la beauté de deux reines.

Portfolio

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