Frédéric Mistral a créé la Festo Virginenco en 1903, célébrant par la remise d’un diplôme les jeunes filles prenant le ruban pour la première fois.
Suivant son exemple et sur ses traces, le Comité des Fêtes d’Arles vient de créer une nouvelle tradition, cette fois consacrée aux ninoio. Rituel de passage de la petite enfance où l’on porte le bonnet, à l’âge où l’on prend pour la première fois la cravate. Cette journée du 12 décembre 2010, avait été précédée d’initiations diverses dans des domaines très variés allant du Costume et coiffure aux Treize desserts, du Salon des santonniers à la visite du vieil Arles, plus des séances récréatives au Musée de la Camargue et à l’Archevêché. De nombreuses personnes issues de plusieurs groupes et associations s’étaient portées bénévoles pour animer ces ateliers très instructifs. Une charadisso de Dominique Serena-Allier, conservateur du
Muséon Arlaten, clôturait ces préambules.

Le grand jour venu, ni le froid mordant, ni le mistral soufflant, ne les
empêchèrent de se retrouver à la Maison de la Vie Associative. La salle des fêtes fut presque trop petite pour accueillir tout le monde, chaque fillette étant accompagnée de sa marraine, parfois d’un parrain, de ses parents et souvent grand parents, voire plus ! Pour ouvrir la cérémonie de remise des diplômes, les tambourinaïres de divers groupes et réunis autour des Mireieto entonnèrent "l’aubade aux Mireieto" la contre-danse transcrite spécialement par Maurice Maréchal. Caroline Serre, 20ème Reine d’Arles, avait sciemment choisi de revêtir, 80 ans plus tard, le costume en velours de soie bleu lumineux d’Angèle Vernet, 1ère Reine d’Arles, l’invitant ainsi à cette fête….Tout un symbole !
Avec Véronique Fabre-Valenchon, Reine du Félibrige, elles présentèrent chaque Mireieto qui reçut à cette occasion un très joli santon, créé pour l’occasion par Evelyne Ricord et son diplôme nominatif, dessiné par Nicole Niel. L’heure du goûter approchant, les 85 fillettes se rendirent à la salle Morisot attenante, pour y déguster des oreillettes et un chocolat chaud, pendant qu’une collation était également servie aux adultes.

Dès lors, le Passo-carreiro pouvait commencer. Bien couvertes de châles douillets et de capes bienvenues, le long cortège des fillettes se dirigea vers le Théâtre Antique, agréablement entraîné par la musique. Là, un groupe de santons vivants les attendait avant leur arrivée sur la place du forum où elles rendirent hommage à Frédéric Mistral en dansant une farandole endiablée au son des fifres et des tambourins.
Quelque peu réchauffées, elles continuèrent leur chemin jusqu’au
Muséon Arlaten où Madame Dervieux, doyenne de l’organisation, remettait à Madame Séréna-Allier, « le livre d’Or des Mireieto », registre dans lequel seront inscrits à chacune des futures cérémonies, les noms des participantes, leur âge, et leur lieu de vie. Puis le cortège fit une halte à la mairie. Monsieur Schiavetti, maire d’Arles accueillit, par une petite allocution, le groupe transi. On s’installa pour la photo historique sur les marches de l’escalier de la salle des pas perdus, et ce fut au tour de Stéphane Cabanac, Curé-Archiprêtre doyen du pays d’Arles, de recevoir chaleureusement toutes ces petites ouailles dans l’Abbatiale St Trophime. Enfin assises à l’abri du froid, elles purent écouter sagement la sérénade offerte en leur honneur par l’ensemble musical « Bàrri nóu » de St Tropez. Au son des différents morceaux évoquant Noël si proche, les santons vivants de Reneissenço rejoignirent un à un le chœur de l’église. Même les ânes et les floucas, au grand plaisir des fillettes qui les caressaient au passage. Mais la fin de la journée approchant il fallut se quitter. Une dernière photo de groupe sur le parvis de l’église et chaque Mireieto retrouvait sa famille sur le mot de la fin de Jean-Jacques Jonin, président du Comité
des Fêtes.

Heureuses et comblées, Magali Jonin, Anne Lambert et Isabelle
Granaud, les instigatrices de cet évènement peuvent être satisfaites. Tout s’est merveilleusement bien passé. Le secret ? L’organisation irréprochable tant avant que pendant cette « cérémonie » familiale, et certainement aussi parce que cette nouvelle fête traditionnelle est une réponse à l’engouement et l’intérêt grandissant pour notre culture et nos racines provençales, prouvant que cet attachement est bien loin de tout folklore désuet.

Comme une source qui jaillit, le ruisselet d’eau claire de ces Mireieto s’est écoulé naturellement dans les rues d’Arles, puisant sa force dans l’amour ancestral manifesté par tous, prenant la puissance d’une Sorgue qui deviendra, n’en doutons pas, un fleuve aussi majestueux que le Rhône, lorsque ces fillettes seront chato et prendront le Velout.

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