La course de satin 2008
La course de Satin date de 1529. Elle s’appelle ainsi car à ses débuts, le vainqueur emportait une longueur d’une canne de satin.
Henri Brochier, le président du comité des fêtes se plaît à le répéter, avec une course chinoise datant du XIe siècle et le Palio de Sienne du XIIIe siècle, cette course fait partie des plus anciennes compétitions mettant en jeu des cavaliers.
Tout comme le palio, cette journée se déroulant aujourd’hui au mas des Bernacles a su garder un coté traditionnel. La cohue n’est pas celle de Sienne, mais a contrario, le peu de monde crée une intimité qui disparait dans les fêtes fastueuses.
Il n’y a pas de doute... On est ici en Camargue, on est ici "en famille". Le dimanche est ponctué de trois épreuves : le concours de ferrades le matin concours dans lequel dix manades s’affrontent amicalement, puis l’après midi voit un concours de maniabilité précéder les trois courses de chevaux : Taiolo, Peu Blanc et Satin.
La matinée commence ainsi sous un ciel plombé, ne laissant augurer rien de bon. Mais l’optimisme règne, les rhumatismes d’un des juges prévoient que le temps va se lever après le repas.
Alors ma foi... Si les rhumatismes le disent, aucune raison d’annuler. Mais ce ne sera qu’après le repas. Pour l’heure, le concours de ferrades devra se dérouler sous un crachin des plus inconvenus sous nos latitudes... Ah si vous étiez venus l’an dernier...
Pourtant, le public restera stoïque et appréciera les prestations des uns et des autres. Peu de coups de fer, cette année. La faute au temps, que voulez vous...
Au final, le Ferri d’or sera enlevé par la manade Saliérenne, pour le coup de fer d’Aurélien Peytavin. Il précède de peu la jeune équipe de la manade Paul Ricard et celle des Montilles.
Le concours de maniabilité est le même que celui de l’an dernier. Pour ceux qui y songeraient l’an prochain :
- Ouvrir un portillon, passer, refermer le portillon
- prendre un bâton
- sauter un obstacle
- poser le bâton
- mettre pied à terre, remonter en selle
- avancer dans un couloir, faire tinter la cloche, reculer
- soulever haut et reposer un broc sur une table
- slalomer autour de 4 arbustes
- sauter un obstacle
Le tout chronométré en comptant 10 secondes la pénalité.
A ce jeu, la famille Serra Marc et Ramon, père et fils emporteront le lot final avec un même chrono après pénalités...
Viennent enfin les trois courses de chevaux. Un sprint de moins de 1000 mètres dans le sable et la sansouire sur un parcours en forme de fer à cheval.
Le manadier s’était inquiété le matin, la pluie durant une heure de plus à midi aurait rendu le parcours trop glissant pour être tenté. Mais les rhumatismes de "l’ancien" avaient réussi là où avait failli la météo. Il allait faire beau.
Trois courses pour trois chevaux différents. La course de la taiolo est une course sellée pour chevaux de toutes races. La course des Peù blan est offerte aux chevaux de type Camargue, pas forcément de pure race. La course de satin est offerte aux Camargue Plein Papier, et se court à cru.
La course de la taiolo a été remportée par Norbert Soulier. Gabrielle Galleron s’adjuge la course des Peù blan. Et Clément Borrely vient pour la troisième fois ceindre la taiolo verte de satin grâce à son cheval Galoì.
Courage, Clément a dit qu’il concourait pour la dernière fois...
Pas de grande liesse, de grand vainqueur dans cette fête. La compétition ressemble plus à un prétexte à se retrouver et passer la journée ensemble. Les vainqueurs ont tous été ravis d’avoir gagné. Mais les vaincus ont gardé le sourire. La journée s’achève dans la bonne humeur de tous.
Cette année était particulière. Clément gardera sa ceinture. Julie Gallon, l’ambassadrice du Riz, Caroline Serre et Nathalie Chay, respectivement XXe et XIXe Reine d’Arles ont présidé la compétition avec leurs six demoiselles d’honneur respectives. Un plaisir qui ne se renouvellera pas.