En cette année du centenaire de la plus ancienne des associations du village de Mouriès, nous vous proposons de nous remémorer à travers des images, des écrits et récits, l’histoire de la bouvine Mourièsenne !

Nos racines Mourièsennes nous unissent à cette terre, à cette histoire....
Notre avenir se construit sur des fondations que nos ancêtres ont bâties.
Rien n’est le fruit du hasard, tout a un sens et un ordre, il suffit d’observer,
d’ouvrir les yeux, et puis le mot Avenir devient Espoir...
Que ces pages d’histoire vous offre du plaisir et de l’estrambord !

Prélude...

A Mouriès comme ailleurs, suite à la révolution, lors des fêtes nationales, les courses de taureaux étaient organisés dans un plan de charrettes fermé ou l’animal portaient sur le frontal une cocarde tricolore, jeux se déroulant sur la place, côté sud du cours...
Au fil du temps, les courses connurent d’autres lieux clos tels que l’enclos Peyre, Bouer, Genin ou celui de Guinde et même lors des fêtes votives de 1909 au quartier de l’Hauture organisé par le manadier Etienne Bosse...
Cette même année, un jeune poète Mourièsen Sully André Peyre commence à se faire connaître en publiant douze numéros de la Régalido, journal en lengo nostro. Son désir le plus cher, avec son ami Elie Vianès, serait de séjourner sur les terres de l’Amarée aux Saintes Maries de la Mer, là où réside un jeune manadier de Camargue, aristicrate et poète... Ce rêve se réalisera !

Trois ans plus tard, à l’initiative du Marquis Folco de Baroncelli, d’Elie Vianès et d’un Comité spécialement constitué, seront créées les grandes fêtes Provençales... Lors de ces festivités, les taureaux étaient amenés à pied depuis les Saintes Maries de la Mer, traversant Arles à une heure matinale et faisant étape dans la cour du Mas de Barrelet... Cette pratique fut peut-être à l’origine des Abrivado dans le village où les afouga les attendaient... et en cette même année de 1912, grâce à ces passionnés, les premiers statuts du Club Taurin furent déposés en la Sous - Préfecture d’Arles...
On renouvelle ces festivités en 1913, 1914... et en 1920, suite à la première grande guerre, toujours le même estrambord ! On parlera longtemps de ces fêtes de Mouriès...

Au programme, abrivado, tournois équestres, un vin d’honneur, des courses de taureaux, des farandoles et un bal... Un char sans fond, accompagné de gardians, cheminera jusqu’à Mouriès avec les bêtes, tiré par deux chevaux, ceci afin d’éviter les incidents de parcours suscités quelquefois par les passions de quelques courageux lors de la traversée d’agglomération...
Au cours de ces fêtes, lou Marqués présenta de nouveaux jeux, certains exécutés par les gardians parmi d’autres plus traditionnels. La grande nouveauté de ces fêtes c’est le ratié ( l’épervier ) plus connu maintenant sous le jeu du bouquet. la jeune société de farandoleurs, la Mouriesenco, créée en 1910 et les Arlatenco du village se distingueront en participant aux festivités. Mais le clou de la fête, sera l’Aubourage ( le porter en triomphe ). Sur un signal de Vianès, aubouras-lei ! , de solides garçons se saisissent de Baroncelli et de d’Arbaud et les portent sur les épaules tout ton long du Cours Paul Révoil, sur lequel serpentent les farandoles. Un nouveau cri, aubouras li chato ! et voilà les provençales portées aussi en triomphe et applaudies à tout rompre...

Ah !... que d’Estrambord !

Le poète du Paradou, Charloun Rieu dira... que s’il n’était pas du Paradou, il voudrait être de Mouriès, car c’est l’endroit qui lui plait le mieux...
Denis Brunet, Charron du village et poète, lui répondra joliment...
Si les hommes se greffaient, ils vous auraient greffé Mourièsen !
De même, se rentrant de Mouriès, Joseph d’Arbaud enthousiasmé, composera la Cansoun Gardiano que toute la Provence et le Languedoc taurins chanteront bientôt par cœur et dont rien ne ternira l’éclat et n’atténuera la puissance d’enthousiasme et d’envoûtement, même pas une autre guerre...

Après le succès des fêtes de 1920, il fut décidé de construire des arènes en dur car l’enclos Genin s’était révélé trop exigu. Donc sur les conseils du Marquis, des arènes en forme de fer à cheval furent inaugurée le 26 juin 1927..
La chère équipe des fidèles accompagne le Marquis, mais il n’y aura pas d’aubourage.

A Mouriès rien ne se passe comme ailleurs... on leur a réservé une belle surprise dont les conséquences auraient pu être des plus dramatiques...

Dans les platanes du Cours, des pièces d’artifices en forme de disques furent cloué et mise à feu et en mouvement dès l’apparition des premiers gardians de la pégoulado. Les engins de feu au bruit diabolique, tournant à toute vitesse et libérant des cascades d’étincelles, épouvanteront les chevaux ... Toutes les Provençales, sauf deux, seront jetées à terre. On apercevra Riquette sous le ventre d’un cheval, entre ses quatre sabots... Les chevaux seront maitrisés. On ramasse
les jeunes filles, et on les remet à cheval... Ouf ! aucune égratignure...
La pégoulade repart, l’enthousiasme sera à son comble...

Le lendemain, dimanche on inaugure les arènes... Le plus heureux est Sivanet Vianès voyant son rêve se matérialiser.. Et pour un baptême on s’en souviendra car les incidents ne manqueront pas !
Au point qu’au lendemain des fêtes une des provençales écrira dans un journal Sauf que le razeteur Coulomb a reçu un coup de corne, que le cheval de d’Arbaud a mordu ma coiffe et que celui de Couton m’a envoyé un coup de tête sur la joue, tout s’est bien passé !... le razeteur n’en est pas mort. Quant à la jeune Avignonnaise, on lui a redressé sa coiffe et sa joue ne gardera aucune trace...

Cette journée fut si remarquable qu’une plaque apposée sur le mur des arènes
quelques mois plus tard en maintiendra le souvenir... Heureux ceux et celles qui ont pu y assister !

Alors parait d’une nouvelle structure, notre village s’enorgueillira de devenir le premier plan de Provence où les plus grands cocardiers fouleront le sable des arènes... Les plus grandes personnalités de la Camargue seront accueillis par des centaines de bénévoles et leur Président....
L’histoire de la Course Camarguaise Mourièsenne s’écrira grâce au dévouement et au talent des nombreuses générations se succédant au sein de cette association... Chacun fort de passion et de fortes convictions apportera sa pierre à la préparation et la réalisation de courses extraordinaires, de rencontres et d’échanges et de création pour de nouvelles festivités !

La Fête du Ruban...

S’inspirant des Fêtes Baroncellienne, de nombreux bénévoles du Club Taurin et du village ont souhaités renouer avec leur histoire et sous l’impulsion du Président Marcel Passeraud furent créées les Fêtes du Ruban, il y a 17 ans... et la désignation d’une Reine des Festivités ! ...
et dernièrement le tout-Mouriès a célébré les 15,16 et 17 juin le centenaire de son Club Taurin et sa 15 ème Reine du Ruban, Alicia Viñas-Blanc...

Un week-end riche en émotions et dès le vendredi soir, en l’église St Jacques, en présence de nombreux invités d’honneur, parmi lesquels Annie et Henri Laurent Manadier, Pierre Aubanel Manadier et petit Fils du Marquis, Annick Ripert Ancienne Reine d’Arles, François de Lucas Cinéaste et co-fondateur du festival du cinéma Taurin de St Géniès de Malgoirès, les Demoiselles d’Honneur de la Reine d’Arles Julia Berizzi, Angélique Marignan et Charlotte Deplancke et des anciennes Reines du Ruban... Que d’estrambord au programme ! la jeune Alicia Vinas-Blanc, 15 ième Reine du Ruban, a créé la surprise en marquant elle aussi de son empreinte ce centenaire. Comme la chrysalide se transformant en papillon, d’un écrin de dentelles et de rubans s’éhappent nos petites filles habillées en Magali, puis en Mireille et deviennent, avec leurs rubans polychromes, tour à tour de magnifiques Reines ! Elle est apparue radieuse en costume Charles X, à l’occasion d’une intronisation émouvante :
en lisant son discours, la nouvelle Reine du Ruban a ému aux larmes le nombreux public. Puis des hommages et des animations furent proposés, diaporama et un film hommage sur le Marquis Folco de Baroncelli, ou les chants de Marie Josée et Michel Bernard et de l’Ensemble Archemia puis le concert
de l’Académie du Tambourin.

Le samedi, une journée a l’ancienne fut organisé soit dans le village ou les arènes sous un soleil de plomb : Plan de charrettes et déjeuner au pré, festival d’abrivado et bandido, courso di biou animée par les musiciens
de la Gardounenque... les taureaux et gardians furent mis à l’honneur ! une plaque souvenir en hommage à tous les bénévoles du CTM fut dévoilée devant les personnalités et les membres du Club Taurin portant la tenue des anciens...

Le dimanche, sous un soleil radieux, les nombreux attelages et calèches décorés, les nombreux groupes de musique et de tradition et les gardians formèrent le traditionnel cortège provençal ... La Reine d’Arles et ses Demoiselles d’Honneur entourèrent la jolie Alicia dans son superbe costume de gansée...avec son très joli
minois, des yeux d’un vert émeraude, d’ une aisance naturelle, elle a le privilège d’être la quinzième Reine du Ruban mais aussi la Reine du Centenaire du Club Taurin et du quarantième anniversaire des Fêtes des Olives Vertes, prenant son rôle très à coeur ! La course de taureaux a tenu toutes ses promesses...
Un centenaire à la hauteur des espérances des organisateurs, fiers d’avoir pu porter haut et fort les couleurs rouge et or de la Provence !

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