Traditionnellement, Les Saintes Maries de la Mer accueillent les vierginenco le dernier dimanche de Juillet.

Inventée il y a un peu plus d’un siècle par le poète Frédéric Mistral, elle est toujours vécue de façon aussi intense par ces jeunes filles du XXIe siècle.

En 1903, Mistral combat pour sa langue, sa culture et "son" costume. Avec les armes d’un poète, il imagine une cérémonie marquant ce passage de l’adolescence à l’âge adulte. Sur leurs 15 ans, les jeunes filles d’Arles abandonnent la coiffe en cravate pour prendre le ruban. L’occasion est belle, et le chantre de Maillane la saisit.

Il annonce offrir un diplôme et une médaille à toute jeune fille décidant de prendre le ruban et de porter le costume d’Arles.

Ce diplôme signe l’engagement des chato à perpétuer le port du costume dit contemporain.

Un siècle plus tard, les jeunes filles répondent toujours présente à l’appel séculaire. En 2011, cinquante-neuf chatouno sont devenues chato et ont reçu des mains de la Nacioun Gardiano, à qui Mistral avait confié cette cérémonie, le diplôme dessiné par Léo Lelée.

La nacioun gardiano, héritière du Coumitat vierginen organise cette journée aux Saintes Maries de la Mer, Une journée en hommage aux symboles de la Camargue.

Ainsi, tout commence par une messe en provençal, donnée par le Père Patrice Jegat. La procession emmène les vierginenco, leur marraine, la reine d’Arles et ses demoiselles d’Honneur, le Capoulié du Félibrige et le long cortège des pèlerins de l’église aux arènes où l’Abbé bénit les chevaux, taureaux et gardians.
L’après-midi, Hommage est rendu à la statue de Mireio, avant la formation d’un défilé jusqu’aux arènes où les gardians se livrent à leurs jeux en préambule de la remise des diplômes. Tout finit enfin par une roussataio. Le rendez-vous était à 10H00, il est près de 20H00... Les jeunes filles sont émues, trouvent que la journée est passée beaucoup trop vite, et ne l’auraient raté pour rien au monde. Toutes n’ont pas la même motivation, chacune vit cet événement selon son éducation, son environnement, sa famille, ses amies, mais la majorité d’entre elles prend ce jour un engagement.
Celui de porter le costume d’Arles. Aujourd’hui et demain.

Elles sont l’avenir, et plongent leur foi au travers de racines profondes.

Ne dit on pas « Lis aubre li mai founs soun li que mounton aut »

Les voici. Merci mesdemoiselles.