Discours de Mr William Portal, Maire de Marguerittes
Monsieur le Représentant de la Confrérie des Gardians,
Mademoiselle, Madame, Monsieur, en vos qualités et fonctions,
Chers Amis venus d’ailleurs, Marguerittoises, Marguerittois.
Tout d’abord bonjour et merci d’être venus en ce beau samedi matin de début d’été ; merci d’être venus pour faire vivre nos racines certes, mais surtout pour savourer, partager ces quelques instants solennels avec Mademoiselle Pauline Faget, élue demoiselle d’honneur de la XXe Reine d’Arles, Mademoiselle Caroline Serre.
Enfant du pays, descendante d’une longue lignée marguerittoise, qui grâce à son expérience, ses connaissances bien entendu, mais surtout à sa capacité à faire vivre sa passion, à cette force intérieure qui vous pousse sans cesse vers l’objectif que vous avez décidé d’atteindre, est devenue à force de travail une ambassadrice d’Arles et du pays d’Arles. Etudiante à l’école d’infirmière, âgée de 20 ans, Pauline a toujours baigné, grâce à son entourage certes, nos traditions locales également, dans cette ambiance fascinante que sont la culture et les traditions provençales, et plus particulièrement du pays d’Arles. On ne peut pas évoquer votre cheminement initiatique, Mademoiselle Faget, sans y évoquer ce maillon important de votre fascination transcendante que fut et qu’est toujours Marcel Mailhan qui comme vous, né à Marguerittes , mais très jeune s’est passionné pour Camargue, le pays d’Arles et ses traditions, et qui bien évidemment, a marqué d’un sceau indélébile que l’on appelle la sagesse, non seulement notre village, mais toute cette région que nous aimons profondément.
Marcel nous a quittés le 3 mars 2003. Il repose en paix au cimetière de notre village, avec lequel il avait gardé des attaches profondes. Homme à la personnalité remarquable, au savoir attachant, à la pédagogie incitative, sachant prendre la main du profane pour le conduire sur ce cheminement initiatique de l’aficioun, avec une puissance anecdotique hors du commun, Monsieur Mailhan était un philosophe au sens hellénique du terme, sans barrière, sans frontière, entre l’immanent et le transcendant, aimant tellement ce qu’il faisait, ce dont il parlait que, figure de proue de ce monde un peu à part qu’est l’Univers du taureau sur cette bonne terre dont vous êtes devenue une ambassadrice, Mademoiselle Faget, il a su tisser et consolider ce fil d’Ariane sur lequel vous avez cheminé et vous allez cheminer avec celles et ceux dont le charisme fédère en générant sagesse et progrès.
Vos grands-parents, vos parents (un papa passionné d’histoire et maman plutôt tournée vers le folklore et les traditions locales), nos personnages locaux, une continuité hasardeuse peut-être dans cette quête culturelle qui vous fait habiter la maison des peintres Ferdinand et Henri Pertus, descendants de Guillaume Fulconis, demeure ô combien symbolique pour nous autres vieux Marguerittois, car au delà de l’art pictural et du talent des artistes qui y vécurent, elle représente un trait d’union symbolique avec le mouvement félibre, bon nombre de poètes ayant cotoyé Ferdinand ou Henri Pertus ; l’éducation, la formation, la discipline envers ce choix culturel, consolidées par votre intégration au groupe folklorique local, "La souleiado de Margarido" ; les bouts de chemin parcourus dans les sillages de Chantal Bourneton, Michèle Gil, Maïté Sellier, tout cela, ajouté bout à bout, formant une chaîne d’union dont vous êtes aujourd’hui un maillon fiable et solide. Pauline, jeune fille de conviction, vous avez une façon bien à vous de défendre nos traditions. C’est que d’abord vous vous y êtes complètement investie, accumulant le savoir de ceux qui ne trichent pas, qui je l’espère sans pour autant devenir dogmatiques, par le biais d’une pédagogie douce et énergique à la fois saurez interpeler toutes les composantes d’un monde aux arcanes parfois difficiles à pénétrer. Mais, des décideurs aux scientifiques, en passant parfois par les grands de ce monde au hasard de vos représentations, essayez, Mademoiselle Faget, d’adapter à votre tour votre enseignement et votre discours, parlez avec votre coeur, servez-vous de vos connaissances pour convaincre et interpeler quand il le faut les gens que vous allez côtoyer, pour le plus grand bien de nos traditions, de vos racines, de nos racines, de ce beau pays d’Arles que vous chérissez tant.
Permettez nous, Pauline, d’être très fiers de vous, nous autres ici à Marguerittes ; cette bonne terre de Marguerittes à laquelle le poète assimila à un nom de femme ou à un nom de fleur, c’est pareil, l’essentiel c’est que ce soit joli. Aujourd’hui, le coeur de Marguerittes se voit consolidé par le pétale, ô combien séduisant, que vous venez lui ajouter. Pardonnez-moi pour cette fierté que vous trouverez peut-être déplacée, le seul mérite de votre réussite vous revenant, bien entendu.
Pour conclure ma planche et mes écritures matinales, permettez-moi de vous dire que vous avez la chance de pouvoir être éclairée par des maîtres à penser dont toute la pédagogie a consisté et consiste depuis des lustres, au travers de nos coutumes, de notre culture, de notre poésie de nous rendre acteurs dans cette recherche perpétuelle de la vérité qui rattache l’être humain à des valeurs assises grâce à des traditions. C’est peut être là le "secret inestimable que détiennent vos maîtres, dans leur capacité à vous rendre capable de pressentir les instincts d’un peuple, d’une région certes, mais restant en capacité de permettre à chacun d’apporter sa pierre marqué de signes différents à un édifice aux fondations solides.
Voilà Pauline, voilà chers amis, le fruit d’une réflexion très matinale. Ce temps de parole est un grand honneur que vous me faites, Mademoiselle, ainsi qu’à tous les Marguerittois. Votre cheminement initiatique tracé par les Anciens a bien voulu passer par toute la force de votre jeunesse, je suis certain que vous saurez l’assumer avec tout le poids de vos vingt ans. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes et fructueuses pérégrinations, vous remercier avec chaleur et sincérité pour ce temps fort apporté à la vie de notre village. Merci Pauline pour avoir accepté de nous faire partager un idéal qu’ à Marguerittes nous essayons au quotidien d’entretenir dans un souci de solidarité, d’ouverture et de respect pour l’autre certes, mais avec la volonté farouche d’y maintenir le paramètre identitaire indispensable à la survie de nos traditions. Grand Merci Pauline !
Merci chers Amis pour votre disponibilité et votre écoute, et pour conclure sur une interrogation à laquelle vous avez tous réponse ici : qui mieux que nos ambassadrices, nos artistes, nos poètes a le pouvoir de recentrer et de traduire le plus justement possible l’esprit de la terre de nos ancêtres ? Alors persévérez, Pauline, et continuez à vous employer dans votre quête de la vérité. Vous êtes sur un chemin humaniste et porteur d’espoir.
William Portal, Maire de Marguerittes