Elle était attendue cette fête.

On a pu craindre une baisse d’intérêt après ces années de "distanciation sociale".
Crainte vaine, toutes et tous étaient heureux de se retrouver enfin pour partager leur passion, leur envie de se retrouver. Se lever tôt, préparer le cheval, s’habiller, se coiffer... Hommes et femmes partagent une même passion, avec des gestes différents, dans une même implication. L’ambiance était donc particulièrement joyeuse ce matin du premier mai sur les lices.
Acceptant de bonne grâce les changements de programme de dernière minute et la confusion qui en résultait, les cigaloun arlaten emmènent le cortège vers le Chantre de Maillane à la place du Forum. Remi Venture lui offre un discours, la reine son bouquet de saladelle.
Et le cortège de reprendre son périple jusqu’à l’église de la Major où l’attend Monseigneur Desplanches. Promu recteur du sanctuaire de Notre Dame du Laus, notre vicaire majoral du Felibrige va quitter le pays d’Arles au moins pour 4 ans a t’il souligné, nous laissant espérer son retour rapide. Fidèle à ses homélies, il a de nouveau inscrit cette tradition dans la modernité, avec sa gouaille habituelle et des petites phrases pleines de sens "Je me suis laissé dire qu’il y avait aujourd’hui 200 chevaux, cela va faire 200 paroissiens de plus dans l’église." Le gasoil n’est pas l’avenir de la Camargue, nos cavaliers sont visionnaires. Les arlésiennes ne sont pas des santons, pas des images de cartes postales. Ce sont des femmes avec des préoccupations d’aujourd’hui qui se demandent comment remplir le caddy...

Il a toujours considéré cette tradition comme puissamment moderne, dans SON temps. Elle est un lien familial, social... Cela est particulièrement visible ce jour, durant lequel arlésiennes et gardians présentent la future génération à St Georges. Gardianou et mireieto sont bien là, sous l’oeil bienveillant de leur famille.

Si la question de savoir si tout reprendrait comme avant avait pu se poser, ce premier mai a balayé d’un coup de lance tous les doutes.
Les gardians sont toujours nos vigiles, les arlésiennes notre symbole.

Tout le monde est bien présent pour transmettre, partager, et défendre un art de vivre à part de cette société de la consommation et du jetable.

OSCO

Longo maì

Portfolio