Mireille, la création de l’Opéra lors de la rencontre de Mistral & Gounod.

qui, après avoir vu ce spectacle, devrait s’intituler :

Mireille dirige Mistral & Gounod.

Aïe ! Qu’il est pénible de courber la tête lorsque l’on se sent coupable de négligence. Déjà une semaine s’est écoulée depuis la représentation de Mireille au Casino de Beaucaire et la culpabilité d’un injuste silence oblige à prendre la plume pour écarter la petite voix de l’héroïne qui exige de n’être pas oubliée. Et comment pourrait-elle l’être ? Née en 1859, jeune fille de 154 ans et immortelle, elle s’est ancrée plus profondément encore dans l’âme et le coeur des spectateurs présents en cet après-midi du 6 octobre 2013 au Casino qui s’adaptait parfaitement au sujet avec son petit air rétro si attachant.
L’histoire est simple : Gounod s’est épris du chef d’oeuvre de Mistral et souhaite en composer un opéra. La rencontre de ces deux génies nous fait revivre les principales étapes du parcours de Mireille au travers d’extraits du poème, mis en scène, soit de façon théâtre, soit de façon opéra. Si Mistral et Gounod sont les maîtres du jeu, Mireille leur a ravi la vedette en centrant sur elle toute l’attention du public : musicalement par la voix de Cécilia Arbel, jeune soprano dotée d’une expressivité inouïe et théâtralement par l’interprétation extraordinaire de Magali Djivdjivian (Madame Pélissier) dans la scène de la mort de Mireille où rares sont celles et ceux qui ont pu éviter une larme. Mireille était là, bien présente sur scène et a prouvé son immortalité par le succès remporté.
Son entourage n’était pourtant nullement inférieur, loin de là. Toutes celles et ceux qui l’entouraient sont d’un niveau tel qu’il serait difficile de faire des comparaisons.
Les décors étaient exécutés avec goût et simplicité et les figurants nombreux, issus de l’Atelier du Costume de Maillane et de Soie et Velours d’Argence de Beaucaire. La mise en scène de Patrice Blanc était à la hauteur de ce qu’il nous offre en permanence : la perfection.
Le final a été suivi d’une ovation enthousiaste et le casino a mis longtemps avant de retrouver le calme, vu la difficulté des spectateurs à quitter ce lieu qui a offert deux heures privilégiées, hors du temps et pleines d’émotions.
Un « bis » aurait été souhaité ; oui, mais un « bis » de deux heures.

Pouvons-nous espérer revoir cette petite merveille ?

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