C’est par le biais des réseaux sociaux que la nouvelle a traversé la Camargue comme un éclair zèbre le ciel.

Gilles Arnaud est décédé.

Lui qui était entré à l’hôpital au début du mois pour une petite intervention n’aura pas survécu.

Gilles était passionné par la course camarguaise. Après avoir été chroniqueur, il avait trouvé un moyen de vivre à plein cette passion en fondant une maison d’édition. Prenant parfois des paris insensés, il a tout fait pour que soit couchée par écrit cet art qu’il aimait tant. Histoire des Biòu d’Or, de manades, de trophées, de lieux... tout pour lui méritait d’être publié, et il donnait les moyens aux auteurs d’aller jusqu’au bout de leur projet.
Au travers de cette maison d’édition, Gilles avait même commencé une série de DVD fantastiques, faits d’images d’archives et entrevues d’aujourd’hui sur l’histoire des abrivado, sur le Carré d’As, sur Vovo.
J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec lui. La chance parce que sa façon de travailler était extraordinaire. Dès l’entame du projet il posait ses conditions et ne cherchait plus à revenir dessus. On en avait discuté et la question était réglée. Pour la suite, il offrait aux auteurs et photographes une confiance absolue.
Nous nous étions rencontrés ainsi à Saint Génies de Malgoires. Il voulait inscrire à son catalogue un livre sur le costume d’Arles. C’est ainsi que notre livre est né, pas autrement, d’une discussion de quelques minutes lors d’un festival.
Gilles m’avait déjà commandés quelques photos pour son calendrier Camarguais, et m’a proposé de contribuer au Calendrier de la Reine. Toujours avec cette même simplicité, cette même confiance, cette même certitude qu’allant vers un même but, les choses ne pouvaient pas ne pas se faire.
Il nous a permis d’écrire un livre sur le Costume. Notre bébé est orphelin ce matin. Notre éditeur est mort un matin de septembre, à 54 ans.

L’association Tradicioun, ses adhérents, ses auteurs et photographes présentent toutes leurs condoléances peinées à sa famille et ses proches.

Et... Merci pour tout Gilles, tant de choses auraient simplement été oubliées sans cette passion absolue qui t’animait.