Quarante ans...

La réussite de cette fête est exceptionnelle. Songez que tout le village est fermé afin que cette foire aux chevaux puisse donner ton son essor. Pour les fourcaten, cette fête est LA fête de l’année. Il n’est pas question de donner un spectacle au rabais, les habitants de la commune donneraient alors une volée de bois vert sur le dos des organisateurs jusqu’à l’an suivant où il y aurait intérêt que l’affront soit levé.

Cette année 2013 signe donc le quarantième anniversaire de cette manifestation. Le succès est au rendez-vous, et pour cause le spectacle est de qualité.

Dans un grand défilé qui serpente à travers les rues de la ville pour se terminer aux arènes, les nombreux participants ont choisi de faire revivre un passé plus ou moins lointain.

Ouvert par un Banda de Gascogne : La Chicuelina de Nogaro, les participants déclinent leur tableau. Et pour commencer une Carreto Ramado dis Ase. Une vingtaine d’ânes tirent une carreto Ramado fourragère en ouverture, suivis par une Roussataio, les équidés sont à l’honneur évidemment.
Des pages d’histoire choisies avec application permettent alors, l’espace d’un instant de rappeler aux spectateurs, ce lien qui les rattache à leur terroir, cette infinie complicité qui existait entre l’homme et la plus belle de ses conquêtes. Le roudelet felibren danse li Chivau Frus, L’Arlatenco sort Saint Georges, pour la fête des gardians, comme en 1902 où cette fête s’est déroulée à Fourques un lundi de Pentecôte. Les Ecuries du Roy René ont choisi d’amuser Louis XIV. Et les tableaux de s’enchainer : une excursion dans le Far West, souvenir du show Buffalo Bill reçu par le Marquis, un retour au temps des chevaliers avec la Ripaille au Château, un rappel des petits métiers : vitriers, charcutiers, ramoneurs, bugadières sont autant d’images d’enfance ...

L’Escolo d’Argenço se souvient. Le groupe n’a pas oublié les bouilleurs de cru et le distillateur ambulant.
Il fût un temps pas si lointain où les propriétaires de vignes et de vergers avaient le droit de distiller pour leur propre compte 1000° d’alcool. Ce "privilège de bouilleur de cru" se transmettait héréditairement. Ce droit disparût en 1960, mais jusque là, le distillateur ambulant passait en ville une fois l’an, où il restait avec son alambic un mois durant...

Une image d’un passé révolu, trop vieux pour que les jeunes le connaissent, trop jeune pour les vieux l’aient oublié...

Tous l’ont retrouvé pour cette 40° fête des Chevaux. Merci...

La fête avait commencé la veille, elle se poursuit au delà du défilé avec des animations, des stands d’artisanat, et bien sûr les taureaux à la broche.

La Foire au chevaux de Fourques est bien plus que cela. Une vraie fête de village comme on en vivait.
Avant.

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