Quelle bonne idée qu’a eu Jeannine Castanet en proposant cette nouvelle manifestation !
Ce fut une occasion merveilleuse de retrouver le costume de l’Arlésienne dans sa pure beauté....

La reconstitution d’une aquarelle de Léo LELEE, « sortie de Vêpres devant le portail de la primatiale », fut le prétexte judicieux de sortir des armoires les costumes anciens, les chapelles d’antan, et de revenir aux fondamentaux ! La structure, l ’architecture.... la pureté. Pas de fioritures superflues, pas de plumes au bord des fichus... les coiffures équilibrées, le velout en bonne place, dont le guidon ne touche pas l’épaule …..La vraie beauté de l’Arlésienne quoi !


Quelle dignité se dégageait de ces silhouettes sombres descendant le long du canal vers les Alyscamps ! Quelle grandeur dans cette unité de costumes en soie brochée noirs, rehaussés de temps en temps par la touche colorée d’une jupe biaisée que la jeunesse a choisi. Tous ces jolis minois mis en valeur dans ce costume sobre, frais...Une jupe de cotonnade en forme, une eso noire, une chapelle simple, composée d’un plastron, un fichu de propreté, un fichu de mousseline immaculé... pas de guimpe superflue.....l’essentiel !
Et le bonheur de revoir ces fichus anciens, en tulle fantaisie, bordé d’un entre-deux et dentelle assortis, que l’on ne porte pas assez souvent et qui pourtant sont ravissants accompagnés d’une jupe dépareillée, une eso noire et un velout bleu marine ...la quintessence de ce costume des années 1900/1920.
Cette fois, la tenue s’est jouée dans la subtilité, mais pour chacune, l’équilibre réussi entre les différents éléments, le montage parfait des trois plis de la gazo, des trois plis du fichu ramenés à la taille, pouvaient seuls, donner cette véritable élégance...« ….Dieu que c’est beau !!!! »
Certes j’aurais voulu voir des coiffures plus souples, un peu moins crêpées que d’habitude, des bandeaux cassés ...J’aurais aimé alerter telle arlésienne que le long crochet de 12cm, destiné à rehausser les bandeaux de chaque coté de son visage, sortait un peu...Rien que pour voir ce geste si féminin de la main qui repousse à sa place l’accessoire indispensable à cette coiffure caractéristique du début du XXème siècle...Mais bon, je ne vais pas chipoter.....Je me suis régalée !!!!!

Après avoir écouté notre Reine et ses demoiselles d’honneur nous lire « La communion di San » puis Michel Fabre nous remettre en mémoire « Le lioun d’Arle », l’après-midi s’est terminée aux Alyscamps où un concert tout en finesse s’est donné dans la chapelle St Honnorat. Là encore ce ne fut que du bonheur. Des textes furent contés aux enfants et spectateurs par des Arlésiennes ...L’ambiance était sereine, les photographes satisfaits de pouvoir faire de belles images dans ce lieu magique, nous étions entre gens de tradition ….Je n’ai pas vu un seul touriste ! C’était magique !

Merci donc, à Jeannine d’avoir eu cette superbe idée et merci également au Comité des Fêtes d’Arles qui a mis au point toute cette manifestation sur deux jours...Tout était parfaitement réussi.
Pourquoi pas inventer d’autres occasions de se retrouver comme ça...Rien que pour le plaisir !!!!

Je n’ai malheureusement pas pu voir la première journée, et je n’ai vu que le ballet de Richard Bonnot-Saltet. Un moment de grâce où la danse traditionnelle s’est mariée pour le plus grand bonheur des yeux à la danse contemporaine. Le costume traditionnel, pour l’occasion, fut simplement suggéré par la coiffe et le volume de la jupe....cette pureté accompagnait fort bien l’ensemble de la symbolique qu’il nous a été donné de voir et de comprendre...Les danseurs et danseuses jouant avec l’eau de la fontaine et du bassin ...C’était très beau et très fort...Merci Richard, bravos à tous et toutes.

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