Monumental...

C’est le maitre mot qui vient saluer la journée de ce premier mai en Arles.
Il fallait marquer l’événement d’une pierre blanche, peu d’associations peuvent s’enorgueillir d’être ainsi agée d’un demi millénaire, et les gardians peuvent être fiers de l’oeuvre accomplie. La confrérie est toujours là et s’il fallait mesurer son importance à l’aune de cette journée d’hier elle est LA référence.

Si on a tendance à la rapprocher d’autres associations "traditionnelles", effet renforcé par les tenues impeccables des participants et de leurs montures, la confrérie des gardians est avant tout une association ayant pour but ultime l’entraide des gardians dans leur métier.

Mais ce jour était jour de parade, de communion et de jeux pour nos chevaliers des temps modernes.

Une journée qui a souffert quelques aménagements rendus nécessaires en raison du monde ayant fait le déplacement. Dès le matin, le programme est chamboulé avec le dépôt du bouquet de Saladelle à Mistral en délégation restreinte, "uno pougnado" de gardians et li cigaloun allant seule à la Statue du Chantre de Maillane. Ensuite, le parcours du défilé est modifié. Enfin, ce dernier ne s’arrête pas à la Major, mais poursuit sa route jusqu’à une autre église...

Plus de deux cents cavaliers étaient annoncés. Ils étaient présents. Beaucoup de chevaux, trop pour la petite église qui sert de foyer au saint patron de la confrérie. Alors Saint-Georges a transformé un monument romain dédié aux jeux en "cathédrale à ciel ouvert" comme l’a dit Jean-Jacques Jonin, secrétaire de la confrérie. Seul un tel lieu pouvait accueillir pour une bénédiction les 236 chevaux de la confrérie et les 7000 personnes pour une messe hors norme sous la houlette de Mgr Dufour archevêque d’Arles et d’Aix accompagné par la verve du père Desplanches Majoral du Felibrige.

La voix vibrante de Mr Laurent Ayme, décan de la Confrérie nous a encore une fois transmis sa fougue et sa passion au fil d’un discours comme lui seul sait les ciseler. Laurent est Fier, fier des gardians, de l’oeuvre qu’ils continuent d’accomplir et fier de ce peuple si présent autour d’eux. Fier enfin de cette foi si présente en ce premier mai déposée au pieds de Saint Georges.

Traditionnellement, le cortège se reforme tant bien que mal au sortir des arènes (dieu qu’il y a du monde...) et passe à la sous préfecture avant de se rendre à la mairie porter les pains bénits aux autorités. Là le Président de Région offre L’olivier symbole de la Région au Président de la Confrérie, à la Gardienne de Saint Georges et à Mgr l’Archevèque.

La communion finie, place aux performances. Comme on tourne la page d’un livre, les arènes abandonnent leur aspect sprirituel pour retrouver leur vocation première de place de jeux.
Mais pas tout de suite. Il reste une cérémonie à y tenir. Celle par laquelle le Mr Hubert Yonnet président de l’Antique confrérie des Gardians de Saint Georges prend l’étendard des Mains du Capitaine descendant de charge Mr Albert Durrieu pour le remettre à ceux qui aura la lourde charge de représenter la confrérie tout au long de l’Année de ce 500e anniversaire.

Ainsi en 2012, la Confrérie aura pour Capitaine Sébastien Lescot, qui sera assisté de deux prieurs : Frédéric Bon pour la Camargue et Emmanuel Lescot pour La Crau.

Cinq cents ans se fêtent. La confrérie investit chaque année un nouveau Capitaine, et tous sont venus assister à cet instant particulier de la transmission de charge. Symbole Fort de ce siècle, le lien unissant La Reine d’Arles et le Capitaine de la Confrérie est souligné lors de l’entrée en piste des acteurs, symboles d’un art de vivre unique.
Henriette Bon foule le sable au bras de Mrs Hubert Yonnet et René Lambert
Annie Bérard entre avec Henri Laurent
Nicole Michel avec Guy Lapeyre et Jean-Pierre Ricard
Miryam Yonnet avec Marc Jalabert et Christian Giraud
Elisabeth Ferriol avec Michel Galon et Frédéric Lautier
Catherine Bon avec Jean-Pierre Bon et Pascal Mailhan
Géraldine Barthélémy avec Louis Tardieu et Patrick Laurent
Carole Bressy avec Alain Lebret et André Peytavin
Catherine Sautecoeur avec René Sol, Patrick Alarcon, Serge Mombel et Michel Fabre
Aurore Guibaud avec alain Coppin et Olivier Faure
Nathalie Chay avec Frédéric Lescot, Guy Allard et Frédéric Fourmeau
Caroline Serre avec Jean Mathieu
Astrid Giraud avec Jacques Mailhan

Enfin les jeux...

et les arènes sont pleines... Bel hommage d’un peuple à leurs chevaliers, pleines pour voir les gardians s’amuser.
Héritage des jeux médiévaux, les chevaliers des temps modernes ont su conservé des usages empreints des valeurs de leurs ancètres : noblesse, galanterie et adresse. Les jeux de Gardians se déclinent en jeu de l’épervier devenu jeu du bouquet, jeu des oranges et jeu de l’aiguillette. A cela il faut ajouter deux temps forts de ces commémorations annuelles, la ferrade en piste du capitaine et l’attente au fer des prieurs.

Tous ont joué le jeu, sans céder à la facilité de ralentir le galop du cheval pour "passer plus facilement" l’épreuve, ils ont osé comme ils savent si bien le faire. Ils ont ravi un public tout conquis à leur cause et ont joué, pour les couleurs d’une dame, ou montrer leur art, leurs qualités.

Arles a retrouvé le temps d’une journée la noblesse d’un temps passé, vivant un grand moment comme seule elle sait les accueillir.

Osco e longo maì per la counfrarié di gardian de San Jorge...


Tout en images : Fête des gardians 2012

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