Le Félibrige revient aux Saintes Maries de la Mer pour leur congrès annuel.

Il y a longtemps que la Nacioun Gardiano attend cette venue. Le petit village du fond de la Camargue n’a plus vu les félibres pour cette assemblée depuis maintenant plus d’un siècle.

C’était le 25 Juillet 1896. Un groupe de gardians, leur arlésienne en croupe, attend l’arrivée du Train. Les gardians sont emmenés par Folco de Baroncelli, Marquis de Javon venu accueillir Frédéric Mistral le chantre de Maillane et le capoulié Félix Gras. Le congrès se passe à merveille, comment pourrait il en être autrement dans le fief du Marquis et sur le tombeau de Mirèio.

Les félibres ne sont pas revenus depuis. Mais les voilà en 2011 pour une Sainte-Estelle particulière, une Sainte-Estelle septennale lors de laquelle se déroulent les jeux Floraux.

GRAND JO FLOURAU SETENÀRI DÓU FELIBRIGE DE 2011

Les jeux Floraux sont un concours d’oeuvres lancé aux écrivains en langue d’Oc tous les sept ans. Ceux de cette année se sont ouverts le 24 mai 2010. Etaient alors proposés aux concurrents une série de domaines dans lesquels exprimer leur art.
Ainsi, les différentes sections proposaient :

  • Seicioun A : Pouësìo
  • Seicioun B : Proso
  • Seicioun C : Tiatre
  • Seicioun D : Estùdi
  • Seicioun E : Pedagougìo e Didactico
  • Seicioun F : Cansoun (Paraulo e Musico)
  • Seicioun G : Lèu-vist (clip) o Filme sus DVD
  • Seicioun H : Diapourama sus DVD

Charge à chacun de concourir dans une ou plusieurs catégories.
Chacune de ces oeuvres a ainsi été jugée par sept félibres majoraux, attribuant dans chaque section trois prix.

Enfin, chacun des premiers prix remportés voit une chance d’être désigné comme "Maitre en Gai Savoir" et de pouvoir désigner la nouvelle reine du Félibrige pour les sept ans à venir.

Les lauréats des jeux floraux

  • 1878 Montpellier
    • Frédéric Mistral Capoulié
    • Josep Marti i Folguera
    • Marie Frédéric Mistral
  • 1885 Hyères
    • Frédéric Mistral Capoulié
    • Brémonde de Tarascon
    • Thérèse Roumanille épouse Boissière
  • 1892 Les Baux de Provence
    • Félix Gras Capoulié
    • Marius André
    • Marie Girard épouse Gasquet
  • 1899 Arles
    • Félix Gras Capoulié
    • Piladelphe de Gerde
    • Thérèse de Chevigné épouse Bishoffsheim, épouse de Croisset
  • 1906 Sète
    • Pierre Dévoluy Capoulié
    • Joseph d’Arbaud
    • Marguerite de Baroncelli (Magali) épouse Dufrénoy
  • 1913 Aix en Provence
    • Valère Bernard Capoulié
    • Bruno Durand
    • Marguerite Priolo épouse Gaillot
  • 1920 Alès
    • Joseph Fallen Capoulié
    • Charles Pelissier
    • Marie Vinas
  • 1927 Montpellier
    • Marius Jouveau Capoulié
    • Joseph Bourrilly
    • Sidonie Fontan (Roumaneto)
  • 1934 Albi
    • Marius Jouveau Capoulié
    • Gabriel Bernard
    • Suzanne Imbert
  • 1941 Avignon
    • Marius Jouveau Capoulié
    • Germaine, dite Nouno Judlin
    • Yolande Coste
  • 1948 Agen
    • Frédéric Mistral neveu Capoulié
    • Henri Mouly
    • Jeanne Rieunau épouse Pradalié
  • 1954 Avignon
    • Frédéric Mistral neveu Capoulié
    • Pierre Millet
    • Magali Mitan épouse Pile
  • 1962 Villefranche de Rouergue
    • Charles Rostaing Capoulié
    • Paul Marquion
    • Yvette Jonnekin (Viveto)
  • 1969 Saint-Flour
    • Elie Bachas Capoulié
    • Jean-Pierre Tennevin
    • Mireille Fay épouse Lanchantin
  • 1976 Périgueux
    • René Jouveau Capoulié
    • René Mejean
    • Micheline Turon épouse Sapaly
  • 1983 Espalion
    • Paul Roux Capoulié
    • Léon Inard
    • Odyle Rio
  • 1990 Nîmes
    • Paul Pons Capoulié
    • Odyle Rio
    • Odile-Alix Dupuis épouse Legoeuil
  • 1997 Sarlat
    • Pierre Fabre Capoulié
    • Serge Arneodo
    • Aline Samouillan épouse Mérigot
  • 2004 Avignon
    • Pierre Fabre Capoulié
    • Serge Bec
    • Véronique Fabre-Valenchon
  • 2011 Les Saintes Maries de la Mer
    • Jacques Mouttet Capoulié
    • Jean-Luc Gag
    • Angélique Marçais

Le Laureat des jeux Floraux 2011

C’est un nissart qui est le maitre en gai savoir de cette année 2011.
Premier prix de la section Théâtre, Jean-Luc Gag se voit décerner la récompense suprême. Jean-Luc Gag est professeur de lettres et d’occitan à Nice. Une ville qui l’a vu grandir et élever dans le charme du nissart. Issu d’une famille de théâtre, il a plongé avec délectation dans les traces de son grand père, majoral du Félibrige qui avait fondé une troupe.

La troupe existe toujours, 75 ans après sa formation. Trente-cinq amateurs, ou bénévoles, s’y activent pour faire vivre cette langue régionale si appréciée. C’est ainsi que les représentations données à Nice reçoivent un public de plus en plus nombreux, comptant près de 3000 spectateurs à l’année.

Angélique Marçais, Reine du Félibrige

Pierre-Louis Gag, le père est en coulisses. Jean-Luc passe ses nuits à écrire les pièces que la troupe donne.

Une histoire de famille dans le théâtre qui porte aujourd’hui le nom de Francis Gag, une histoire à dimensions humaine, familiale, amicale et puissamment moderne.

Jean-Luc Gag inscrit son nom au palmarès des jeux floraux du Félibrige. Il gagne ainsi le droit de désigner sa reine, la reine du Félibrige pour les sept ans à venir.
C’est ainsi qu’Angélique Marçais devient la XXenco Reine du Félibrige, succédant ainsi à Véronique Fabre-Valenchon.

Cette jeune niçoise de 24 ans fait partie du groupe Nissa la Bella et de la troupe de Jean-Luc Gag. Danseuse et comédienne, elle parle le nissart et revendique fort son identité. Une Reine...

Osco.

La Sainte-Estelle

Les jeux floraux ne doivent pas occulter le congrès qui se poursuit.
Le dimanche est traditionnellement dédié à la grand messe, conclue par un défilé des groupes venus de toutes les maintenances, des animations en ville et le spectacle d’après midi.

C’est ainsi que le petit village des Saintes-Maries de la Mer a résonné aux accents des régions d’Oc.

A 12H15, le Capoulié, La reine du Félibrige ainsi que les XX et XXIe reines d’Arles se sont recueillis devant la statue de Mirèio, lieu choisi par le capoulié pour sa traditionnelle dicho.

Discours du Capoulié

Aux Saintes une matinée ne saurait se terminer sans li biòu. Une abrivado suivie d’une roussataio avant la course et enfin la cour d’Amour à la nouvelle Reine.

En marge de ces manifestation, le relais culturel est rehaussé d’une exposition splendide sur la Nacioun Gardiano qui mérite absolument un détour.

Que n’étiez vous pas aux Saintes ce dimanche...

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