Dans le cadre d’une exposition de toute beauté sur les costumes du XVIIIème siècle, Madame Janine Castanet, présidente du groupe reneissenço reçoit deux artisans connus pour leur influence sur le costume dit contemporain.

Hervé Schiavetti, Maire de la Ville d’Arles

Récemment, Mr le Maire a en effet accepté l’idée de remettre la médaille de la ville à Mr Vivier-Merle, tisseur des rubans d’Arlésiennes, et à Mme Faure sa Sabreuse.

le CV de ces deux "meilleur ouvrier de France" est éloquent. Ils sont entrés de façon splendide dans notre tradition. Il y a quelques années de cela, Mr Vivier-Merle a acheté un métier de passementerie dans le but de fabriquer des rubans pour les arlésiennes. Il a su trouver le métier, l’adapter, pour finalement le modifier... Il a ainsi retrouvé les gestes d’antan et a recommencé la production de rubans : Les rubans dits "des Baux".

Jusqu’alors, les seuls rubans encore en circulation étaient dits authentiques des rubans ayant traversé le siècle dernier. Mais ces rubans s’abîmaient et se raréfiaient au point de finalement devenir hors de prix. Nombre de jeunes arlésiennes renonçaient finalement à porter le costume, privées de cette pièce essentielle.

Dix ans plus tard, le paysage traditionnel a considérablement changé. Les rubans produits à Rozier en Donzy sont d’une qualité sans faille, fabriqués selon des règles d’hier, par des mains d’aujourd’hui. Tissés sur le métier de Mr Vivier-Merle, il ne leur manquait que l’art consommé de Mme Faure pour sabrer les fils de soie et exprimer le velours. Yvette Faure était la seule capable de terminer cette oeuvre, après une vie à sabrer pour de grandes maisons comme Givenchy ou Chanel, à la tête d’un atelier de 25 ouvrières, elle s’est tournée vers notre région. Désireuse de voir perdurer un art d’un autre âge, elle enseigne même le sabrage à nos arlésiennes lors d’ateliers.

Le résultat du travail de ces deux artistes est prodigieux, les rubans produits ont force et beauté... L’image de ce pays d’Arles. Et les jeunes filles les premières ont su profiter de cette manne aussi inattendue qu’inespérée.

Ce samedi, ces deux artisans ont reçu des mains de Mr le Maire Hervé Schiavetti la médaille de la ville d’Arles. Une distinction qui a su toucher au coeur ces deux artistes.

Espérons qu’ils continuent encore longtemps afin d’offrir à nos femmes et à nos filles l’article de soie qui signe leur tenue.

Merci pour elles...

On ne voit pourtant que le résultat de ce travail, le ruban fini. Sa fabrication mérite que l’on s’y arrête. Dans notre monde si industrialisé, cette fabrication est principalement manuelle, lente, minutieuse. Les étapes sont nombreuses pour passer de la soie grège au produit fini. Et le travail est beau.

C’est ce qu’a voulu montrer le tisserand dans un DVD réalisé et tourné par Frédéric Bonnet. Trente-cinq minutes d’un rêve fournissent un film documentaire, didactique et surtout impressionnant. Le film était présenté le soir même en Arles, et a su conquérir le coeur des arlésiens venus pour l’occasion. Partout la même expression de ravissement illumine les visages des spectateurs. Les rubans viennent de loin... Cette fabrication n’aurait pas dû survivre selon les lois modernes du marché. Trop de travail pour une niche trop fermée.

Seules la passion et l’art consommé d’artisans hors norme permet à nos arlésiennes de porter aujourd’hui ces rubans de Rosier.

Portfolio

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