«  Allons noyer les lumières  ».

Anen Nega Li Lume à Bédarrides (25-03-2011) 12

Tel est le nom de cette tradition qui a lieu chaque année le 25 mars, dans la commune de Bédarrides dans le Vaucluse.
Cette tradition reprise en 1998 par l‘association « Parlaren group Prouvençau de Bédarrides » et animé par le groupe folklorique « Les Enfants de l’Ouvèze » correspond à un rite que l’on relève dans toutes les provinces de France et qui s’échelonne de la fin de l’hiver jusqu’au jour de l’Annonciation de la Sainte-Vierge.

Ainsi aujourd’hui à Bédarrides, les enfants du village sont mis a contribution pour préparer petits bateaux et autre embarcations, la seule règle étant d’être garnie d’au moins une bougie. Après un passo carrièro emmené au son du galoubet et tambourin, les participants se retrouvent au bord de la rivière locale, l’Ouvèze.
Nous sommes en fin d’après-midi, alors que le soleil disparaît à l’horizon. C’est le moment de donner le top départ pour la mise à l’eau de ces radeaux lumineux improvisés issus de l’imagination des enfants.
C’est encore une de ces fêtes qui ne se raconte pas. Il faut être sur place pour vivre cet instant de la mise à l’eau, quand parents et enfants participent avec les mêmes regards d’enfants. Les visages s’illuminent, on voit les sourires des uns, on entend des rires ou des cris à la vision de embarcation venant de se retourner dans les flots.

Ce geste symbolique consistant à noyer les lumières correspond à l’idée d’éteindre les chandelles. C’est la fin de l’hiver, et avec l’arrivée du printemps, les jours rallongent, permettant de se passer de lampes.
La fête est caractéristique des communautés vivant au bord des cours d’eau. On en retrouve le témoignage sur les bords des Sorgues, comme par exemple au XIXème siècle à Velleron, où les mestiérau Velleronen (gens de métiers de Velleron) portaient à la rivière de petits radeaux de bois sur lesquels ils plantaient des lumières chaque année à la fin de l’hiver.

Encore aujourd’hui à Monteux (Vaucluse), l’association « Parlaren Monteu » organise aux premiers jour du Printemps sur le Pont Naquet cette tradition des radeaux lumineux, avec un fort accent Provençal.

Voici l’exemple d’une très belle tradition qui permet aux plus jeunes de perpétuer un rite sans nul doute très ancien qui entre dans le cycle du renouvellement des saisons, de l’hiver au printemps, symbolisme du passage de la lumière artificielle à la lumière naturelle.

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