Cette fête est une véritable institution à Marseille.

Attestée depuis le Moyen Âge, La chandeleur remonte donc à cette période, quand le pape Célestin III crée la confrérie de Notre Dame de Confession par une Bulle le 13 juillet 1195.

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Cette fête correspond à celle de "la purification de la vierge" le rituel lustral qui purifiait la mère 7 jours après la naissance d’un garçon et à la présentation du premier né au temple. Depuis Moïse, il était obligation de racheter tout premier né à Dieu en versant 5 sicles d’argent aux prêtres du temple, et en remettant un agneau, deux colombes pour les moins fortunés, 40 jours après la naissance.

La collusion de ces deux évènements a donné la Chandeleur, litteralement, la fête des chandelles. Il y est coutume de bénir des cierges verts, le cierge représentant la lumière du Christ sur le monde, et la couleur confirme le privilège accordé à Marie d’enfanter sans perdre sa virginité [1].

A Marseille, La fête lie le Port et l’Abbaye Saint Victor, consacrée à Marie depuis le VIIe siècle. La tradition fait remonter cette célébration à Marseille à l’an Mil sous l’influence de l’abbé bénédictin Isarn.

Selon la légende une barque amena les saintes Maries sur les Côtes de Provence. Dans son ouvrage sur l’Histoire de la Ville de Marseille, Ruffi en 1696 fait débarquer Lazare à Marseille. Il est accompagné de Marthe, Marie-Madeleine et ses Soeurs Jacobé et Salomé, Marcelle leur servante, Maximin, Sidoine (ou Celidoine), Joseph d’Arimathie et d’autres disciples de Jésus Christ bannis pour avoir prêcher la résurrection du sauveur de ce Monde [2].

La troupe a en fait accosté un peu plus loin, en Camargue, où les marseillais avaient établi un poste à l’embouchure du Rhône : le Gradus Massilianorum. Ils y avaient construit un temple à Diane d’Ephèse protectrice de la Ville.

Aujourd’hui encore, 2000 ans plus tard, l’Octave de la chandeleur se souvient de cette tradition.

Ainsi, les prières commencent le premier février au soir. Le jour de la Chandeleur, les jeunes emmènent la statue en noyer de Notre Dame de Confession jusque sur le Port où les Evangiles arrivent par voie de Mer, symbolisant ainsi la façon dont a commencé l’évangélisation de la Provence.

Commence le pèlerinage, à la suite de cette statue de noyer de Marie Theotokos [3], réplique de celle que l’on a découverte échouée vers le XIIIe siècle en bois polychrome couronnée d’or et vêtue d’une robe verte.

Les pèlerins montent à Saint Victor, dont le monastère est appelé dans les chartes des VIIIe au XIIe Siècle "sanctae Mariae Dei genitricis semperque virginis".

Mgr Pontier attend l’arrivée de la Vierge. Il est accompagné dans cette attente par des milliers de pèlerins. Plus de 80000 fidèles sont en effet attendus chaque année à Marseille pour les neuf jours que dure l’octave de la Chandeleur. Ils viennent de Marseille et d’ailleurs pour cette célébration. [4]

L’Archevèque bénit les cierges de la chandeleur sur le parvis de Saint Victor, avant une messe solennelle dans une basilique comble. Jusqu’au pied de l’autel où les jeunes de la ville s’entassent sous les yeux des édiles du secteur, de la ville, du département et de la région.
A quoi pensent donc Mrs Menucci, Gaudin, Guerini et Vauzelle en regardant l’espoir que représentent tous ces jeunes devant eux...

Les Marseillais sont recueillis. Après un dernier passage devant Notre Dame de Confession, pour toucher sa robe une dernière fois, ils rentreront chez eux avec un cierge allumé. Un cierge vert évidemment. Le vert est la couleur de la Vierge. A Marseille, cette couleur témoigne également du privilège qu’avaient obtenu les Moines de Saint Victor de la part des Comtes de Provence qui leur avaient accordé le droit de signer leur courrier de Cire Verte et non rouge.

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Le cierge ne doit pas s’éteindre avant d’arriver à la maison...
Une autre tradition Provençale mêlant la religion et le paganisme attribue à ces cierges de la Vierge des vertus surnaturelles. Les provençales ramenaient tremblantes cette flamme, lui faisait faire le tour des pièces, marquant leur passage d’une croix au noir de fumée.

Le cierge, posé ensuite sur la table de nuit était allumé les soirs d’orage, allumé pour guérir les malades, aider les accouchements et éloigner le diable.

Enfin, ce pèlerinage ne saurait se terminer ailleurs qu’au four des Navettes. Cette échoppe et son four sont les plus anciens de Marseille. L’histoire de ce biscuit en forme de barque prend naissance entre les mains du Boulanger Aveyrous, le fondateur du Four en 1781. Créé pour rassasier les pèlerins à jeun, cette galette est devenue une véritable institution, et une recette jalousement gardée par la famille qui en a la charge.
Les navettes sont bénies le jour de la chandeleur et peuvent se garder toute l’année si vous avez la patience et la volonté de résister à la porte du placard...

Pour les gourmands qui n’ont pas pu tenir, il vous reste à en acheter en ligne http://www.fourdesnavettes.com/boul...

Ou de tester une des recettes que vous trouverez sur le Net. Mais celle des maitres boulanger du Four des Navettes ne se trouve nulle part...

[3Celle qui a enfanté Dieu

[4Voir l’excellent reportage : Chandeleur 2010

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