L’affiche

Conférence organisée et animée par l’Atelier du Costume de Maillane et Clément Trouche

Le rideau s’ouvre sur une scène sobre, deux mannequins, deux fauteuils ; et devant un parterre de « dames » toutes rompues à l’exercice du costume et de son évolution. Tout le monde se connaît.

Clément Trouche tout en émotion appelle deux jeunes filles, Elodie Bretagne (demoiselle d’honneur de Caroline Serre) en costume 1900, jupe et eso noire fichu de tulle brodé, chapelle assez large sur la poitrine, plis tombant sur le haut du bras et ruban bleu marine coiffée selon les canons de la beauté 1900. Toutes ces pièces sont anciennes. Elle prend place sur un fauteuil de la même époque.

Vient ensuite Coralie Joubert (demoiselle d’honneur de Nathalie Chaix) dans ce costume du 1er mai 2006, mauve doux, robe montante à longue traîne, fichu de tulle brodé en couleur et rebrodé (par elle-même) de perles de couleur. Chapelle étroite, le pli de dos bien droit bien raide, un ruban à fond blanc venu du tisserand des Baux, coiffure bien d’aujourd’hui, double bandeaux volumineux pas un cheveux en liberté.

Elle prend place sur le fauteuil en plastique transparent d’un « designer » bien connu.

C’est autour de ce tableau que va s’articuler notre après midi.

Le constat : une évolution mais pas une révolution, et avant d’oser il faut maîtriser.

En un siècle les arlésiennes ont su faire avec les modes du jour, avec les articles et falbalas proposés sur le marché, avec leur personnalité.

De ce débat il se dégage deux thèmes :

La pérennisation du costume en sachant faire avec les éléments qui nous sont proposés. L’évolution se sent même si elle ne se voit pas.

Et « l’acceptation » qu’il n’y a pas de frontière au pays d’Arles, ce qui aiderait à la compréhension des différences de mise en place des costumes de chaque village.

Nicole Niel met l’accent sur « le paraître » au sens noble du terme, sur l’équilibre des couleurs, des masses, sur l’harmonie en un mot sur la beauté. Que devons nous faire aujourd’hui, « se nourrir du passé » pour faire l’avenir ; apprendre à regarder les documents du passé pour faire notre costume d’aujourd’hui. Le passé permet de comprendre le présent. C’est Laure qui en décrivant son costume nous en donnera le plus bel exemple.

La présence de deux reines, Elisabeth Férriol et Nathalie Chaix a permit de mettre l’accent sur l’aura de ces jeunes femmes pendant leur règne. Elle font la mode du costume, elles sont copiées, elles sont des ambassadrices et Nathalie rajoute « on nous demande beaucoup et il ne nous reste pas beaucoup de place pour exister ».

Clément évoque aussi la coiffure et le montage des fichus d’Annick Rippert, qui a été élue à un moment ou la mode était au cheveux volumineux, permanentés et aux épaulettes bien soutenues. Elle n’a donc fait que traduire une mode avec une grande élégance.

Il évoque ce qu’il appelle « la dernière évolution du costume » et qualifie gentiment Nathalie de « reine du coordonné et de l’harmonie » en remarquant ses costumes fait de jupe et eso du même tissus et le fichu en parfaite harmonie avec le ruban.

Et Nicole Niel de conclure : « Si le costume ne rendait pas la femme plus belle il aurait disparu au début du XXième siècle. Tant qu’elles seront belles le costume perdurera, l’harmonie c’est l’arlésienne. »

Ma conclusion, et un petit regret : mais pourquoi n’y avait il pas de jeunes filles dans cette salle ? C’est de leur costume que nous avons débattu.

Nous avons noté la présence de :

  • Elisabeth Férriol et Nathalie Chaix reines d’Arles
  • Marion Pitras demoiselle d’honneur
  • Nicole Niel spécialiste et passionnée du costume,
  • Danielle Raspini artiste peintre

Ainsi que les représentantes des associations :

  • L’atelier du costume de Maillane
  • Reneissenço d’Arles
  • Des fils et des arlésiennes de Générac
  • Lou regreu de Mollèges
  • La Respelido de Saint Rémy
  • Le cordon camarguais de Nîmes
  • Li cavalier dou casteu de Châteaurenard
  • Li cabidoulo du Cailar

Et sûrement bien d’autres…

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