Salon de Provence fêtait la tonte et la laine ces 28 et 29 mars. Si l’occasion est festive, les éleveurs ne connaissent point de repos dominical.

Un élevage ovin de Mollégès connait un weekend particulierement chargé puiqu’environ 2800 bêtes doivent passer sous la tondeuse des "coiffeurs" de service. Chaque minute est précieuse, l’organisation s’avère parfaite,passage obligé vers le Dieu Argent et la rentabilité sans lesquels le métier de berger est condamné à la disparition.

Pour un tel cheptel, il faut compter quatre "coiffeurs", un "ramasseur" de laine, entassée en ballots d’environ un mètre cube, et un "portier" qui oblige gentiment les beatniks à se placer en file en attendant leur tour. Ambiance bruyante ? demanderez­vous. Etonnamment, non ; le bruit dominant est celui des tondeuses ; aucune parole, pas le moindre bêlement, aucun animal tressé. Ils attendent calmement, comme nous aux caisses du supermarché...erreur : plus calmement !

Enlever un mouton de la file, lui exécuter la tonsure totale et le relâcher rend un maximum de deux minutes. Sans connaître le record de Salon de Provence (sans doute autour de la minute), ici, le concours dure la journée, sans relâche.

Vive le berger et sa passion.

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