Une jeune institutrice descend de la diligence qui relie Aubenas au Puy en Velay. Nous sommes en 1880 sur le plateau ardéchois. L’automne pare la nature de milles couleurs, des journées encore chaudes nous feraient croire que l’été est toujours là.

Cette jeune femme vient prendre en charge l’école communale d’un petit village de montagne. La vie est dure sur le plateau. Les paysans triment sur leurs terres et la rudesse du climat a forgé un caractère fort aux gens de la montagne.

L’automne tirant sur sa fin, notre institutrice se prépare pour passer l’hiver. La provision de bois et de nourriture est vitale. Déjà le froid arrive, les premières gelées en appellent d’autres. Et puis, un peu avant la Noël, la neige fait son apparition et engourdie, paralyse le plateau. On ne voit plus guère de monde sur la grande route. Seuls quelques commerçants ambulants se risquent encore sur le chemin qui mène vers le Puy en Velais.

Durant le mois de février au plus fort de la froidure, notre institutrice reçoit un jour la visite du docteur. Celui-ci vient lui demander un service. Mais un service pas des moindres.

Un patient vient de rendre l’âme et à cause du gel, il est impossible au fossoyeur de creuser une tombe. Et il est de coutume dans le village, de mettre le mort dans la toiture de l’école dans l’attente du redoux.

Sur l’instant, elle n’osa pas refuser, pour ne pas affliger d’avantage la famille du défunt. Et voila donc notre institutrice avec un cadavre dans le toit, qui sert de dépositoire jusqu’au jour de l’enterrement.

Au bout de deux jours, elle ne pu plus supporter le fait de partager son école avec un défunt. Elle demanda que l’on vienne ôter le cadavre. A la fin de l’année scolaire elle demanda sa mutation dans un autre village.

Elle prit soin de demander les us et coutumes de son futur lieu de travail et d’habitation pour ne plus avoir à subir ce genre d’anecdote.