Tous les trois ans, la fête des gardians rencontre l’élection de la reine d’Arles. Les deux événements sont majeurs en pays d’Arles, à tel point qu’on ne sait lequel sert d’écrin à l’autre. Ce sont les deux faces d’une même médaille.

La fête des gardians célèbre cette année comme les précédentes, son nouveau capitaine et ses nouveaux prieurs. Ainsi, Saint Georges est apparu porté cette année par Lucien Malige et Claude Guérin les prieurs sortants et Olivier et Laurent Blanc les nouveaux prieurs.
De son coté, Marcel Raynaud cède la place à Thierry Boudoux, le gardian dont l’accident en aout 2011 a montré à quel point la mission initiale de l’antique confrérie des gardians de Saint Georges était encore d’actualité un demi millénaire plus tard [1].

L’ambiance est électrique, le calme des gardians contraste avec la fébrilité des arlésiennes. C’est une année d’élection...
Nombre des mainteneurs ici ont leur favorite, ils frémissent en attendant la décision du jury. Jacques Mailhan, un des vice présidents de la confrérie est dans le jury, Frédéric Lescot, l’autre vice-président attend la reine sortante Astrid Giraud pour l’emmener jusqu’à la Major après un détour par la statue de Mistral. Là, Remi Venture prend la parole pour un hommage appuyé en cette année si particulière qu’elle marque le centenaire de la disparition du poète. Astrid a le visage fermé lorsqu’elle dépose le bouquet de saladelle au pied du Maître. Frappée par un décès famillial cette semaine, elle semble telle une déesse dans son costume de deuil, une Vénus d’Arles.

La coupo santo jouée et célébrée, les 177 cavaliers entament leur procession vers l’église de la Major, où les attendent le père Desplanches et les officiels. Ils ne sont pas seuls...
La place est déjà noire de monde lorsqu’ils arrivent en vue des arènes. Comme chaque année, le miracle voulant qu’aucun accident n’ait lieu se reproduit. Saint Georges semble veiller sur ses ouailles.

Le père bénit les cavaliers, Saint Georges passe en revue ses troupes porté par les prieurs et l’assemblée communie avec le prêtre dans une messe solennelle.

Plus loin dans la ville, la place de la République commence de se remplir. Elle sera noire de monde deux heures plus tard lorsqu’Hervé Schiavetti sortira au balcon et annoncera d’une voix forte

Pople d’Arle, veici ta rèino Mandy Graillon

Le peuple exulte en bas. Un règne s’achève bientôt, un autre le suit.
Mandy prend la suite d’Astrid sur les tables de l’institution Reine d’Arles.

La nouvelle reine est blonde, planaise, hautement diplômée, elle trempe dans la tradition depuis l’enfance, parle le provençal couramment, et d’aucuns l’ont même vu une fois défiler en jouant du galoubet alors même qu’elle portait une Minerve, un jour où rien n’aurait pu l’empêcher de participer à la fête...

C’est une reine engagée qui entame son mandat, une reine qui a su embrasser tous les aspects de cette terre qu’elle chérit. Une reine qui marquera, comme toutes celles qui l’ont précédé dans cette ambassade.

Merci Astrid, Laura, Julia, Angélique, Charlotte.
Bienvenue Mandy, Lucie, Martine, Jeanne, Aude, Elodie, Anais...

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