Biographie

Organisateur des premières Fèsto Vierginenco, à Arles en 1903, créateur de l’Escolo Mistralenco en 1905, Joseph Victor Benoit Bourrilly est tout à la fois, un félibre [1], mainteneur de traditions, poète et romancier de langue provençale. Il s’est passionné pour l’ethnologie mais aussi pour l’archéologie et la préhistoire, tant de la Provence que du Maroc où la guerre l’a conduit.

Ce juge de paix est originaire des Bouches-du-Rhône ; ses grands-parents, des terriens, vivaient à Septèmes, près de Gardane. Lui-même est né à Marseille, 21 rue Belsunce, le 21 mars 1878. Il appartient à une famille d’érudits. Son père Louis Marcel Bourrilly [2] avait été nommé instituteur public à Marseille en 1870 avant de devenir inspecteur primaire à Orange en 1880, puis en 1884 à Toulon ; il a publié des ouvrages d’histoire, de géographie et d’agriculture ; il a notamment rédigé un ouvrage remarqué concernant l’histoire de l’instruction publique dans le Var [3]. Son cousin et beau-frère, Victor-Louis Bourilly (1872-1945) est un historien renommé [4].

Joseph Bourrilly a fait ses études au lycée de Toulon. Là, en 1893, sous l’influence de l’un de ses professeurs, Alexandre Seigneret, il apprend à aimer la poésie qui se dégage des travaux des hommes et de leurs gestes quotidiens. Dès sa jeunesse, il lit avec ferveur les œuvres des poètes de la Renaissance provençale. Il s’enthousiasme pour Frédéric Mistral qui a préféré, à la gloire inconstante des villes, l’heureuse paix de son village. A dix-sept ans, il écrit : « Mistral est un savant et un poète. Mais quel savant ! Quel poète ! Les félibres n’ont d’autre prétention que de continuer son œuvre. J’apporterai, j’y tâcherai du moins, ma pierre à l’édifice. [5] »

De 1896 à 1899, il étudie le droit à la faculté d’Aix. Il suit les cours des maîtres pénétrés des traditions méridionales d’ordre, de clarté, de précision (Georges Bry, Charles César-Bru) et obtient une licence en droit. A Aix, il participe activement à la vie intellectuelle locale ; il fréquente le poète Joachim Gasquet et sa femme, Marie Gasquet, reine du felibrige, mais aussi Léo Larguier et Emmanuel Signoret, le peintre Paul Cézanne, les sociologues Emmanuel Lévy, Albert Maybon, A.-D. Bancel. Il collabore à la revue Le Pays de France, dirigée par Joachim Gasquet [5].

Avec d’autres étudiants de Toulon, il participe à la fondation, en octobre 1898, d’une école félibréenne, la Targo, qui met en valeur la langue parlée populaire de Toulon et qui publie un journal en 1899-1900.

Autour de l’Escolo de la Targo, les félibres varois s’organisent pour donner un nouveau souffle au provençal [6]. En 1901 J. Bourrilly publie une belle édition d’une comédie, Lou Groulié, écrite en 1789 par le Toulonnais, Etienne Pelabon [7].

Il rédige à partir de 1898, des poèmes en provençal. La plupart, ont été publiés longtemps après sa mort, sous les titres de L’Uiard et Lou Sibournié [8]. Selon Louis Bayle, sa langue est d’une étonnante « modernité », d’une grande richesse, avec des emprunts « au dialecte maritime et aux langues voisines comme le languedocien » et même des néologismes [9]. Toute sa vie, il aura la passion de cette langue. Il est un membre actif du Félibrige. Lors de la crise que connaît le mouvement en 1909, il prend le parti du capoulié, Pierre Dévoluy [10], dans sa tentative pour rénover les statuts de 18769. En 1919, il adhère au Félibrige en qualité de « mainteneur » mais il n’obtient pas assez de voix pour être élu majoral, lors du consistoire de juin 1922 [11].

Après ses études, J. Bourrilly trouve un emploi dans les Contributions indirectes, à Arles. Il s’attache passionnément à cette antique cité où il adhère à la Société des Amis du vieil Arles qui se constitue en juillet 1903. Il habite alors 67 rue Amédée-Pichot, puis à partir de février 1904, 31 rue Baudanoni et enfin, en juillet 1906, 20 rue Molière [12].

A Arles, il s’adonne à l’ethnographie. Il partage la préoccupation de Frédéric Mistral de maintenir la culture provençale, de rechercher et conserver ses us et coutumes populaires. Auprès de lui, il prend une part active à l’organisation du premier Museon arlaten, ouvert au public en mai 1899, à Arles [13]. Situé jusqu’en 1906, dans un local au dessus du tribunal de commerce, ce musée ethnographique présente des objets de la vie quotidienne (meubles, costumes, outils, images pieuses…) collectés dans le pays d’Arles et le bas Languedoc.

Avec Honoré Dauphin, il participe auprès de Marius Jouveau à l’organisation des deux premières Fèsto Vierginenco, à Arles [14]. Ces fêtes ont pour but d’encourager les jeunes filles du pays d’Arles, à porter leur costume traditionnel. La première qui se tient le 17 mai 1903, réunit vingt-huit jeunes filles dans le Museon arlaten. La seconde Fèsto Vierginenco qui se tient le 4 avril 1904 rassemble au théâtre antique d’Arles trois cent soixante-dix jeunes filles qui prennent la coiffe et le fichu pour la première fois.

Avec ces deux amis, il a fondé le 29 juin 1905 l’Escolo Mistralenco [15] ; il en a été le premier président tant qu’il a habité à Arles, jusqu’en janvier 1907. C’est, de nos jours, un groupe folklorique bien actif. L’Escolo Mistralenco a édité entre 1907 et 1914, une revue En Terro d’Arle qui publiait des poèmes de ses membres. Lorsqu’un nouveau périodique régionaliste, En Provence, est créé sous la direction de Louis Laget en 1923, Joseph Bourrilly lui apporte sa collaboration active.

Lors du congrès des sociétés savantes de Provence qui s’est tenu en 1906 à Marseille, il présente deux mémoires, l’un sur les objets et rites talismaniques en Provence d’après les collections du Museon arlaten, l’autre sur le costume d’Arles ; J. Charles-Roux fait appel à lui pour préparer son ouvrage sur le costume en Provence, publié en 1907 [16].

Nommé commis principal de l’administration des Contributions indirectes à Gilley, près de Pontarlier, dans le Doubs, il fête son départ le 27 décembre 1906, avec ses amis de l’Escolo Mistralenco. En janvier 1907 il est remplacé par Marius Jouveau au sein de l’association dont le bureau comprend : Laforèt vice-président ; Dauphin trésorier, Moreau secrétaire. Le mois suivant, la revue Lou Felibrige signale que J. Bourrilly est devenu juge de paix dans l’Aveyron, à Naucelle, un village des environs de Rodez [17].

Dès son arrivée dans le Rouergue en 1907, il adhère à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron [18]. Le 8 janvier 1908, il est élu membre de l’Académie du Var dont son père a été président en 1897 et 1898.

Après avoir travaillé pendant plus de deux années dans l’Aveyron, Joseph Bourrilly est nommé juge de paix dans le Gard, à Marguerittes, près de Nîmes, en 1909 [19]. Il l’est resté pendant dix ans, bien qu’absent pendant la guerre puisque mobilisé au Maroc. Dans ce village, il habite la maison du clos Bonnoure [20]. « Sa demeure s’ouvrait sur le vaste horizon lumineux que barrent au Nord les premières pentes des garrigues. Là s’écoulèrent les années les plus heureuses de sa vie [5] ».

Il y a vécu avec son épouse, Marie Antoinette Lacroix qui est originaire de la Mure, dans le Rhône, et sa fille, Marguerite née le 31 août 1911, à Marguerittes.

Son ami, le notaire de Marguerittes Ferdinand Pertus, a peint son portrait [21].

A la demande de l’association des juges de paix du Gard, J. Bourrilly et Phoebus Jouve, juge de paix à Saint-Gilles, ont effectué en 1910, avec l’aide des maires, une enquête sur les usages en vigueur dans le département ; la connaissance de ces usages devait permettre aux magistrats de statuer en connaissance de cause. Une commission a également été constituée en août 1910 à la demande du préfet du Gard pour constater et recueillir les usages locaux tels qu’ils sont en vigueur dans le département ; en septembre 1912, J Bourrilly, secrétaire de cette commission, a présenté à l’approbation du conseil général, le résultat de son travail pour qu’il soit imprimé et tiré à 750 exemplaires [22].

C’est durant son séjour dans le Gard, que J. Bourrilly s’initie à l’archéologie. Il est admis le 23 décembre 1909 parmi les membres de la Société préhistorique française. Aussitôt il envoie à cette société, les croquis d’un pressoir à huile encore en usage à Marguerittes et qui est presque semblable à un modèle fonctionnant à Agrinonte [23].

Avec F. Mazauric, conservateur du musée d’archéologie de Nîmes, il effectue des fouilles à Castillon du Gard en 1910, étudie les monuments mégalithes de la montagne de Cordes, près de Fontvieille en 1911, rédige un mémoire Statistiques des enceintes préhistoriques du département du Gard, lors du congrès préhistorique de Nîmes de 1911, et fouille la grotte Saint-Vérédème à Sanilhac en 1912 et 1913. Il recense également les enceintes préhistoriques du département du Gard et signale notamment, une enceinte inédite dans la garrigue de Marguerittes, à « Serre-de-Valette » [24].

En 1912, il devient membre de l’Association française pour l’avancement des sciences [25].

En août 1914, la guerre le ramène à Toulon où il s’embarque pour le Maroc avec son régiment, le 113e territorial. Durant son séjour au Maroc comme militaire, Bourrilly a connu la vie des postes à Taza et Bou Ladjeraf. A Safsafat, entre juin et septembre 1915, il découvre des sites préhistoriques qu’il fouille [5]. Après deux années, il est détaché par les autorités militaires comme professeur au lycée d’Oujda, une ville marocaine près de la frontière algérienne, puis à celui de Rabat. Il est heureux d’enseigner, n’ayant fait des études de droit qu’à regret et pour suivre le désir de son père [9].

J. Bourrilly se laisse toutefois séduire par l’Afrique qui lui offre un nouveau champ de recherches dans les domaines de l’archéologie et de l’ethnographie. Il s’intéresse également au développement du protectorat, au droit et aux coutumes locales. La guerre finie, il décide de rester au Maroc où il découvre « un milieu intellectuel digne d’un esprit de France, une réunion de lettrés, d’érudits sans ennui : Henri Basset, Terrasse, Lévy-Provençal, Laoust, Prosper Ricard [5] ».

En janvier 1920, il est sous-chef aux affaires civiles à Rabat où il habite pendant plusieurs années dans un quartier appelé « cité Leriche » [26].

Dans ce pays qui est sous protectorat français depuis 1912, le maréchal Lyautey a mis en place une organisation judiciaire proche du système métropolitain ; il confie les fonctions judiciaires à des magistrats français. J. Bourrilly reprend des fonctions de magistrat, comme juge de paix à compétence étendue d’abord à Mogador et Rabat [9].

Le Maroc lui inspire de belles pages rédigées en provençal. Il achève en 1919, un ouvrage en prose qu’il qualifie de roman, La Rèino Sabo, qui relate les amours légendaires de la reine de Saba avec Salomon ; ce poème épique en prose est sans doute son ouvrage le plus important. Dédié au poète Joachim Gasquet qui l’a inspiré dans sa jeunesse il sera publié après sa mort et illustré par son ami Etienne Laget (1896-1990) 9. Il compose également, en 1916, un poème en provençal, « Sidi-Yahia, légende maugrabine », qui raconte la légende de saint Jean à travers le monde et l’âme arabe. Cette œuvre présentée en 1921 à l’académie des jeux floraux de Toulouse sera récompensée d’une primevère. Loin de la Provence, J. Bourrilly a du mal à achever le travail que lui a confié Paul Masson avant la guerre, sur la vie populaire ; il réussit à terminer son article sans lui donner l’ampleur qu’il souhaite et il est publié dans l’encyclopédie des Bouches-du-Rhône en 1921.

Le 9 janvier 1923, il est admis à la Société des sciences naturelles du Maroc [27]. Il est également l’un des fondateurs de la Société de préhistoire du Maroc créée en 1926. J. Bourrilly réunit tout au long de son séjour au Maroc, une documentation abondante sur l’archéologie préhistorique et l’ethnographie de ce pays.

En 1924, il est nommé juge d’instruction au tribunal de Première Instance d’Oujda ; il séjourne avec sa famille, dans cette ville pendant trois années5.

Il rédige en 1926 et 1927, des guides touristiques sur Arles, les Baux, Nîmes, qui sont également édités en anglais ; il entreprend également des guides sur les villes de la Durance, d’Avignon à Sisteron, qui n’ont jamais pu être publiés. Il garde la nostalgie d’Arles où il a conservé pour ses vacances, un pied à terre, dans une maison Renaissance, sur la place des Arènes ; il y rencontre un artiste gentilhomme, M. de Luppé et le professeur R. Maunier de la faculté de droit de Paris5.

En juin 1927, à l’occasion des jeux floraux Septénaires du Félibrige qui se tiennent à Montpellier, il obtient le grand prix de poésie ; comme le veut l’usage, il lui appartient donc de choisir la nouvelle reine du Félibrige. Retenu au Maroc par ses fonctions judiciaires, c’est par l’intermédiaire de son ami Pierre Azéma, qu’il désigne dono Roumaneto, femme du majoral Pierre Fontan [28], ce qui provoque quelques remous ; Mme Mistral, notamment, regrette qu’il n’ait pas désigné une jeune fille [29]. La même année, il devient juge d’instruction au tribunal de Casablanca5.

Dans cette capitale économique du Maroc, il enseigne le droit coutumier au centre d’études juridiques, un établissement créé en 1928 pour former des licenciés en droit. Il donne en même temps des cours d’ethnographie marocaine, à l’Institut des hautes études marocaines. Cet institut fondé en 1920 pour encourager les recherches scientifiques relatives au Maroc organise des cours publics, comme le cours de perfectionnement des officiers de renseignements et des contrôleurs civils, ainsi que des conférences. La matière de son enseignement, permet après son décès, la publication d’un ouvrage de référence sur l’ethnographie marocaine.

Sur son insistance, il est affecté au pénible service du contentieux de l’Immatriculation Foncière, qui le conduit à effectuer des enquêtes dans le bled, accompagné d’officiers interprètes. Il se consacre entièrement à cette tâche qui demande une grande intégrité, un travail acharné et une connaissance du droit traditionnel. La procédure de l’immatriculation permet dans un pays où il n’existait jusqu’alors ni cadastre ni bornage, de donner une sécurité juridique à la propriété des immeubles ; les litiges qui peuvent en résulter sont tranchés par la justice française avec ses assesseurs marocains. Les enquêtes que J. Bourrilly mène sur le terrain, lui permettent de donner libre cours à ses recherches toponymiques et ethnographiques [5].

Au cours de l’une de ses missions dans la région de Marrakech, il reçoit un coup de pied d’une mule qui le fait tomber évanoui dans les bras de l’interprète. Il retourne chez lui début décembre, pour s’aliter miné par la fièvre ; il meurt peu après, le mardi 15 janvier 1929, auprès de sa famille, à Casablanca, 186 avenue Mers-Sultan. Il dort son dernier sommeil dans le petit cimetière de Sainte Marthe (dans la banlieue de Marseille) dans cette terre provençale qu’il a tant aimée et pour laquelle il a tant fait [5].

La mort l’a empêché de rédiger un traité d’ensemble consacré au costume populaire de la Provence. L’ethnographe A. Van Genep rend compte de sa disparition dans le Mercure de France : « il comptait prendre bientôt sa retraite et consacrer ses loisirs à la rédaction d’un traité synthétique du folklore provençal, (…) C’était un vieil ami à moi et nous espérions faire encore ensemble du bon travail. Chercheur consciencieux, écrivain élégant et précis, il mérite de la Provence un monument ; car il a fait autant pour elle dans son domaine que Mistral dans le sien [30]. »

Bibliographie des œuvres de J. Bourrilly :

Ouvrages  :

  • Le Costume d’Arles, Valence, imprimerie Valentinoise, 1907, in-8, 12 p. Cet article a également été publié en 1907 dans le compte-rendu du Congrès des sociétés savantes de Provence et dans la Revue Provence, n° 97, janvier 1907.
  • Objets et rites talismaniques en Provence d’après les collections du Museon Arlaten, essai de catalogue raisonné, Louis Aubert et J. Borrrilly, Valence, impr. Valentinoise, 1907, 21 p.
  • Flourilege prouvençau, trobo lirico di felibre chausido au det, J. Bourrilly, A. Esclangon, P. Fontan, Touloun, 1909, in-16, VI-319 p.
  • Enquête ethnographique dans le Bas-Languedoc, le Folk Lore dans le Gard et dans les Bouches de Rhône, Nîmes, 1913.
  • Enquête ethnographique : Folk Lore du parage d’Uzès et de Malgoires, A. Hugues, A. Roux, et Bourrilly (extr. Bull. Soc. Etudes des Sciences naturelles de Nîmes, 1914). – Tirage à part, Nîmes, 1918, p. 186-216.
  • Le Meuble provençal par J. Bourrilly, et les toiles peintes en Provence par Henri Algoud, illustrations d’Etienne Laget, numéro exceptionnel de la Revue en Provence, [1925].
  • Arles et ses environs, dessins d’Etienne Laget, publié par le Syndicat d’initiative d’Arles, la Vie en Provence, Arles, s.d., 64 p.
  • Les Baux de Provence, illustrations d’Etienne Laget, Arles, la Vie en Provence, in-16, 32 p.
  • Nîmes, publié par le syndicat d’initiative de tourisme de Nîmes et du Gard, la Vie en Provence, Arles, s.d.
  • Stèles funéraires marocaines, J. Bourrilly et E. Laoust, Paris Larose, 1927, in-4, 124 pages.
  • Le Costume en Provence au Moyen-âge, ouvrage illustré par M. Etienne Laget, Institut Historique de Provence, t.4, 1928, 152 p., 2 pl. h.t., 7 pl. de dessins d’E. Laget.
  • Eléments d’ethnographie marocaine, publiés par Laoust, Librairie Coloniale Larose, Paris, 1932, 296 p.
  • La Rèino Sabo, rouman, traduction française de l’auteur, illustratioun d’Estienne Laget, Arles, imprimerie de l’Union, 1934. ; réimp. Toulon, 1967, l’Astrado, 182 p. (Roman, texte provençal et traduction française).
  • L’Uiard (le Cyclope), Toulon, 1971, l’Astrado, 56 p. (poèmes en provençal ; traduction française de L. Bayle).
  • Lou Sibournié, (le Tumulus), Toulon, 1973, l’Astrado, 96 p. (poèmes en provençal ; traduction française de L. Bayle).

Poèmes, articles et communications :

  • « Fête de la « prise de coiffe » au Museon arlaten », Revue de Provence, Marseille, juin 1903, p 85.
  • « Langue ou patois », in Revue de Provence, n° 83, novembre 1905, p.161-168.
  • « La Nau d’Amour », in Lou Gai-sabe, antoulougio prouvençalo, Avignon, 1906, p.121-122.
  • {} Louis Aubert et J. Bourrilly, « Objets et rites talismaniques en Provence d’après les collections du Museon Arlaten, essai de catalogue raisonné », in Congrès des sociétés savantes de Provence Marseille (31-juillet-2 août 1906), Marseille 1907 p. 583 à 599.
  • « Le Costume d’Arles », Valence, in Congrès des sociétés savantes de Provence Marseille (31-juillet-2aout 1906), Marseille 1907, p. 601 à 608. Cet article a également été publié dans la Revue Provence, n° 97, janvier 1907.
  • « Le cantique des cantiques », traduction en provençal, Vivo Prouvenço, 1907.
  • « La grando guerro de granouio emé li furo », traduit du grec en provençal, Marseille, P. Ruat.
  • « Notes sur la Montagne de Cordes, près Fontvieille (Bouches-du-Rhône) », F. Mazauric et J. Bourrilly, Bulletin de la Société préhistorique française, 1911, p. 307-310.
  • {} J. Bourrilly et F. Mazauric, « Statistiques des enceintes préhistoriques du département du Gard », VIIème Congrès préhistorique de France, Paris 1912, p. 540-610.
  • « La proto-histoire dans le Gard », in XVe congrès de l’Association Française pour l’Avancement des Sciences., à Nîmes, août 1912, 32 p.
  • J. Bourrilly et F. Mazauric, « Mémoire sur le Gardon et son canon inférieur », Mémoires de la Société de Spéléologie de Paris, tome XII, 1913.
  • « Découvertes préhistoriques au Maroc oriental », Bulletin de la Société préhistorique française, 1915, tome 12, p. 355-356.

  • « Recherches préhistoriques dans la région de Safsafat », supplément à l’Afrique Française, mai 1916, p. 148-152.
  • « Recherches préhistoriques dans la région de l’Oued M’Loulou aux environs de Safsafat (Maroc oriental) », B. Soc. Géographie Maroc, Casablanca, t. 3, 1919, p. 33-59.
  • « La politique berbère du général Lyautey », le Feu, Aix-en-Provence, 1919, n° 1, p. 8-12.
  • « A propos des lettres du général Lyautey. Un mistralisme colonial », Lo gai saber, Toulouse, mars-avril 1921, p. 20-23.
  • « La Vie populaire », in Paul Masson (dir.) les Bouches-du-Rhône, encyclopédie départementale, Marseille, 1921, t. XIII, p. 395-514.
  • « Sidi-Yahia, légende maugrabine », Recueil de l’Académie des jeux floraux, Toulouse, 1921, p. 71-234.
  • J. Bourrilly, E. Passemard et E. Laoust, « Mode d’extraction des pierres meulières au Maroc », Association Française pour l’Avancement des Sciences, C. R. 46e session, Montpellier, 1922 (1923), p. 479-482.
  • « Ancien costume des Juifs », En Provence, n°4, août 1923, p. 91-94.
  • « Les coiffes provençales hors de l’Arlésie », En Provence, Arles, n°7, novembre 1923, p. 158-162.
  • « Le pastrage à Fourques », En Provence, n°8, décembre 1923, p. 180-183.
  • « La botanique populaire en Provence », En Provence, n°12, avril 1924, p. 309-312.
  • « Tailleurs et drapiers au 13e siècle », En Provence, n°13, mai 1924, p. 7-10.
  • « L’introduction du français en Provence », En Provence, n°17, septembre 1924, p. 109-116.
  • « La Mosquée d’Hassan à Rabat a-t-elle été achevée ? », France-Maroc, juin-juillet 1925.
  • « Fez ou la Baghdad du Maghreb », Art vivant, 15 juillet1926, p. 529-533.
  • « L’Art hispano-mauresque », Art vivant, 15 juillet1927, p. 561-564.
  • « Mesures agraires en Provence », Revue d’ethnographie et des traditions populaires, Paris, 9e année, n°88, 1er trim. 1928, p. 88-106, 6 fig.
  • « Cours d’ethnographie marocaine, I Généralités. Les races marocaines (Berbères, Juifs, Haratin) » Bulletin de la Société de préhistoire du Maroc, t. III, n° 3, 1929, p. 11-23.

Extrait du Bulletin d’histoire et d’archéologie de Marguerittes, n° 40, été 2012.

[1Un félibre est un poète de langue d’oc. Ce terme a été remis à l’honneur par F. Mistral pour désigner un membre du Félibrige. Le Félibrige est une association littéraire fondée le 21 mai 1854, par Frédéric Mistral et six autres poètes provençaux pour assurer la défense des cultures régionales traditionnelles et la sauvegarde de la langue d’oc. Le président porte le titre de capoulié. Il comprend cinquante majoraux élus à vie et des mainteneurs. Quiconque adhère au Félibrige pour défendre la langue et la culture d’Oc est nommé mainteneur (mantenèire). Certains mainteneurs sont des maîtres en gai-savoir (mèstre en gai-sabé) reconnus pour leurs mérites littéraires ou des maîtres d’œuvre (mèstre d’obro) reconnus pour leurs actions. Il tient son congrès (assemblée générale) tour à tour dans une ville différente d’Occitanie, au moment de la fête de Sainte-Estelle. Lors des Jeux Floraux, tous les sept ans, un lauréat, le « maître en gai savoir » est récompensé ; il choisit pour sept ans, la « Reine » du Félibrige, pour son charme et son talent à s’exprimer dans la langue régionale. La reine accompagne le capoulié dans toutes les manifestations importantes et préside la cour d’amour.

[2Louis Marcel Bourrilly est le fils de Joseph Benoît Victor Bourrilly, propriétaire, et d’Anne Marie Michel. Né le 18 juin 1849 à Septèmes, il a épousé Baptistine Maunier (1848-1912) et a présidé l’Académie du Var. Il est mort à Marseille le 27 mars 1935.

[3Archives nationales, LH/334/47, dossier de la Légion d’honneur de Louis Marcel Bourrilly.

[4Louis-Victor-François Bourrilly est né à Septèmes le 24 mai 1872 et a épousé Marie Antoinette Gazel ; entré à l’école normale supérieure en 1893, il en est sorti agrégé d’histoire et de géographie en 1896 ; il est professeur au lycée de Toulon, puis à la faculté d’Aix dont il devient le doyen en janvier 1930. Il est l’auteur de nombreux ouvrages historiques sur la Provence. Veuf en mai 1907, il se remarie à Marseille le 18 août 1908 avec Anne Bourrilly, la sœur de Joseph. Victor Louis Bourrilly est mort à Marseille le 6 février 1945. Il est enterré dans le même tombeau que Joseph Bourilly.

[5Pierre Léris, [Joseph Bourrilly]. Notes biographiques. Bulletin de la Société de préhistoire du Maroc, t. III, n° 3, 1929, p. 3-9.

[6René Merle, les Provençalistes dans la vie culturelle et politique du Toulon de la « Belle Époque », Bulletin de la Société des amis du vieux Toulon, 2005 [en ligne]. Adresse URL : http://www.rene-merle.com/article.php3?id_article=235 (consulté le 26 septembre 2007).

[7Etienne Pelabon, Maniclo, vo lou groulié bel esprit, 29e édition par J. Bourrilly, préface de Jean Monné, in-12e, 76 p. Marseille Ruat, 1901.

[8Le Centre international de l’écrit en langue d’Oc (CIEL) a publié sur internet, deux œuvres de J. Bourrilly : L’Uiard qui reprend le mythe antique de Polyphène et de Galatée et Lou Sibournié, un recueil de poésies qui a obtenu lors de la Sainte-Estelle de Montpellier, le grand prix de poésie des jeux floraux Septénaires du Felibrige en 1927.

[9- Georges SOUVILLE, Joseph Bourrilly, magistrat, archéologue, ethnologue et félibre (1878-1929), La France latine, Paris, n.s., n° 78-79, 1979, p. 7-17.

  • Georges SOUVILLE, Joseph Bourrilly (1878-1929), in Hommes et destins, dictionnaire biographique d’outre-mer, volume 7 Maghreb Machrek, Paris, Académie des sciences d’outre-mer, 1986, p. 93 à 95.

[10Pierre Dévoluy est un républicain protestant, originaire de la Drôme, polytechnicien et ancien officier du génie. Ce poète provençal a été nommé majoral du Félibrige en 1900, puis capoulier de 1901 à 1909. Il a tenté de réformer le Félibrige. Il a envisagé un moment, d’associer au Félibrige toutes les sociétés qui oeuvrent, d’une manière ou d’une autre, au service du Midi. Il pense même aux syndicats. C’est un échec. Son action à la tête du Félibrige a soulevé de nombreuses contestations. Il a fait, non sans opposition, adopter en 1905 de nouveaux statuts, qui ont renforcé les pouvoirs au Consistoire (et de fait, du capoulier). En 1907, lors de la révolte des vignerons, Pierre Dévoluy s’est engagé, en participant à des défilés et en insistant auprès de Frédéric Mistral pour qu’il prenne la tête du mouvement, ce que le poète a refusé, se contentant d’envoyer un télégramme de soutien. Fortement contesté lors de la Sainte-Estelle qui s’est tenue à Saint-Gilles en 1909, il a démissionné peu après. Il a dirigé le journal Prouvènço, devenu Vivo Prouvènço, de 1905 à 1914.

[11Cartabeu de Santo-Estello, n° 13, 1923.

[12Bulletin de la Société des amis du Vieil Arles, n° 1, juillet 1903, p.60 ; n° 3, janvier 1904, p. 156 ; n° 3, janvier 1906, p. 202 ; n° 3, janvier 1907, p. 202.

[13Bulletin de la Société d’archéologie et de statistique de la Drôme, Valence, 1917, p. 131. Ce bulletin rend compte d’une félibrée qui a réuni à Valence le 21 juillet 1916, J. Bourrilly, Joseph d’Arbaud, le majoral J. Charles Roux, Mme de Fladresy (fille d’Etienne Mellier), Pierre Fontan, Jules Véran… ; il rapporte le discours prononcé par Bourrilly à cette occasion.

[14Correspondance Marius Jouveau-Frédéric Mistral 1900-1913, [en ligne]. Adresse URL : http://sites.univ-provence.fr/tresco/libre/integral/libr0605.pdf.

[15La Revue Lou Felibrige rend compte en juin1905 de la création de l’Escolo Mistralenco qui « remplaço l’Escolo dóu Lioun. Mistrau a autourisa la respelido d’aqueu group souto soun noum, vist la loco que perseguis e qu’es « de restaura e manteni en coustiero d’Arle l’esperit e l’acioun felibrenco, pér l’espandimen di letro, art, mestié e sciènci d’èime arlaten e majaen de la lengo e de l’istòri. E parieramen, de sauva de descasenço li mounumen, lis us e lou coustume que d’Arle es lou patrimòni glourious.  ». Le but poursuivi à l’origine par Escolo Mistralenco était donc de restaurer et maintenir dans le pays d’Arles, l’esprit et l’action félibréenne, pour l’épanouissement des lettres, arts, métiers et sciences arlésiens et principalement de la langue et de l’histoire ; et pareillement de sauver de la déchéance les monuments, les us et le costume qui est le patrimoine glorieux d’Arles.

[16Paul Masson, les Bouches-du-Rhône, encyclopédie départementale, t. XIII, la Population, 1921, p. XIII.

[17Lou Felibrige, Buletin mesadié, 20° annado, Marsilho, 1906, p. 137, 159 et 167.

[18Procès-verbaux des séances de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, t XXII, 1909 Rodez, p. VII.

[19La fonction de juge de paix à Marguerittes a été occupée du 21 mars 1896 au 30 avril 1909, par Emile Roux, né le 15 juillet 1848.

[20Sa maison à Marguerittes se trouve à l’angle des rues Alphonse Daudet et Baroncelli.

[21L. Picard, Marguerittes, Marguerittes, Equinoxe, 1989, p. 80.

[22Conseil général du Gard, deuxième session ordinaire de 1912, supplément aux rapports du préfet, Nimes, 1912, p. 33-36.

[23Bulletin de la Société préhistorique française, 1910, t. 7, n°4, p.210.

[24Bulletin de la Société préhistorique française, 1912, p.363.

[25{{}}Association française pour l’avancement des sciences, compte rendu de la 51e session, Constantine 1927, Paris, 1927, p. 649.

[26Bulletin de la Société préhistorique française, 1923, t. 20, n°1 p 9.

[27Bulletin de la Société des sciences naturelles du Maroc, t. III, n° 1 et 2, p. 5.

[28Pierre Fontan (1882-1952) est le conservateur du musée des beaux-arts de Toulon. Il rejoint en 1904 l’Escolo de la Targo et contribue à faire de Toulon un foyer actif de culture occitane. Il a su renouveler la poésie provençale et a été élu majoral du Félibrige en 1918.

[29René Jouveau, Histoire du Félibrige (1914-1941), 1977, p. 110.

[30Mercure de France, n°749, 1er septembre 1929, p. 433.