Mme Yvette Faure est une des dernières sabreuses de velours. Un métier d’art, un métier de précision, un métier d’excellence, une passion, une vie tout entière consacrée à son métier. Mme Faure représente pour nous autres, les femmes du pays d’Arles, un chaînon indispensable pour le port de notre costume car elle sabre nos "rubans". Sans ce geste précis de finition, nous ne pourrions plus avoir des rubans neufs.

Sa vie entière a été consacré à un art qui disparaît un peu plus chaque fois qu’une de ses actrices arrête son activité. Elle avait commencé son activité dès l’âge de 6 ans, comme cela se faisait alors, comme avait commencé sa mère, sa grand-mère et avant elles son arrière grand-mère. Devenue adulte, elle prend la succession de ses grand-tantes, mais forme également tout un atelier d’ouvrières, encadrant ainsi jusqu’à 45 personnes. Son art est reconnu, récompensé même par le titre de MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE en 1994. Elle aura alors travaillé pour les plus grands noms de la haute couture. Croisant la route d’Alain Vivier-Merle, elle a enfin exprimé son art en sabrant plus d’un millier de rubans pour les arlésiennes.

Mais voilà.
Mme Faure, après une vie consacrée à son art, clôture sa carrière en nous présentant une exposition de ses plus belles oeuvres.
Nous ne pouvons qu’admirer les pièces de tissus présentées.
Nous allons ainsi d’émerveillement en émerveillement au gré de notre visite. Le travail de toute une vie est ici, exposé à notre regard. Mme Faure répond avec plaisir aux questions que le public lui pose. Elle aime parler de son métier et n’est pas avare de précisions. Elle explique le travail des ouvrières qu’elle avait sous ses ordres et l’exigence d’excellence qu’elle devait obtenir car ce travail ne peut supporter l’à peu près ou le moindre accroc.
Elle aime tellement son métier qu’il lui semblait plus qu’important que la transmission du savoir se fasse. Et c’est grâce à cette volonté de voir vivre son métier que Mme Faure a accepté de former des personnes du pays d’Arles pour que nos rubans tissés par Mr Vivier-Merle puissent continuer à être portés. L’association li Decouparello de Velout présidée par Mme Jacqueline Ticchi a brillamment repris le flambeau transmis avec soin par Mme Faure.

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