A l’occasion du commencement de l’année Mirèio, le Festiv’Arles a préparé une surprise à sa reine.

Une surprise de taille rendue possible grâce à une chaîne de personnes.

Mme Castanet pour commencer. Elle a rencontré Mr Alain Vivier-Merle, tisserand, le dernier tisserand à faire perdurer aujourd’hui la technique de la fabrication des rubans d’Arlésiennes. De cette rencontre est née l’idée de faire fabriquer un ruban spécial, le ruban d’une reine, la Reine d’Arles. L’idée posée, il fallait imaginer un motif.

Mme Niel l’a réalisé. En urgence, se plait elle à rappeler, comme pour s’excuser des choix qu’elle a fait. De vous à moi, le résultat est parfait, mais l’artiste est exigeante, et en premier lieu avec ses propres réalisations. Il faut toujours améliorer un trait, redessiner un arrondi.
Apanage du dessinateur, de vouloir faire vivre sans arrêt son dessin en appuyant plus le trait ici, allégeant cette courbe là.

Nicole Niel nous a expliqué ses choix. Ce ruban est celui de la reine, qui seule pourra le porter. Il claque comme un étendard sur la tête du symbole de la culture provençale, l’ambassadrice de la ville d’ARLE.
Alors Nicole a travaillé les symboles. Ruban du delta du Rhône, d’Arles aux Saintes, il comporte 2 lunes. Image imposée par l’imaginaire de Mme Castanet, une tête d’arlésienne figure dans l’une d’entre elles. Cette Arlésienne sera encadrée par une couronne et un bouquet de saladelle, symboles de son rang, de son rôle.

L’autre lune est formée par des bannes, et les arches des arènes d’Arles, qui bordent la Croix gardianne. Des motifs floraux parsèment le ruban, salladelle ici, fleur d’Acanthe là, tandis que la symbolique de la Camargue est signalée par une tête de flamant ici, ou l’empreinte d’un fer de cheval dans l’éclaboussure qu’il provoque.

Le ruban est chargé. Chargé comme peut l’être un drapeau, lourd de sens, solide dans sa trame comme dans son dessin.

Mr Vivier-Merle a qualifié de parfait ce dessin qui se plie en outre aux impératifs du traitement du ruban : tissage, puis sabrage de l’oeuvre. Il est le suivant de cette chaine qui rend la cérémonie du jour possible. Il tisse les rubans d’arlésienne, et offre à la reine ses plus belle réalisations.

Quand ils sortent de son métier, il reste à ces pièces de tissu à subir un dernier traitement, et non des moindres. Le passage par le rasoir de la dernière découpeuse de velours au sabre. Fil après fil, Mme Faure coupe les fils de couleur de ce ruban. Une journée pour un ruban, et un résultat qui transcende cette étoffe, lui donne sa matière, son volume et sa couleur.

Tous sont réunis aujourd’hui pour cette cérémonie par laquelle Caroline Serre va recevoir en cadeau ces rubans.

Mr Vivier-Merle est venu avec 6 rubans. Le ruban vierginen, qu’il offre à la Reine d’Arles, accompagné d’un autre à fond Vert. Il a amené avec lui un ruban bleu marine, offert par Festiv’Arles, un ruban à fond rouge qu’il offre à Nicole Niel qui le mettra à disposition de la Reine quand celle ci en emettra le désir. Dernières pièces apportées, il a fabriqué un ruban à fond acier et motif rouge pour le museon Arlaten, et un ruban à fond vieux rose et motifs beige pour le Mucem de Marseille.

Un dernier cadeau...

Il vient de Christian Denis, représentant la troisième génération de Denis artisan tisseur à Montchal. Propriétaire d’une chaine complète leur permettant de tisser des étoffes de qualités, il a envoyer l’indispensable accessoire qui accompagnera avec bonheur les rubans offerts, un rouleau de 7 mètres en 150cm de Satin Duchesse en soie naturelle noire.

La cassette de la reine comportait des bijoux, mais pas de rubans, voila qui est corrigé, grâce à une histoire humaine comme il se doit.

Des visiteurs comblés.

Mr Vivier-Merle est venu accompagné. Sa dame qui l’aide et l’assiste, et Mme Faure, la dernière découpeuse de Velours au Sabre, venue faire une démonstration pour des visiteurs médusés.

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