Il reste les images d’un troupeau envahissant tout le centre du village, le son des sabots des chevaux, les tintinnabulations des sonnailles, et l’odeur du foin.

IMG_1951

Le troupeau en transhumance traverse Eyguières pour la plus grande joie des habitants qui se massent sur les trottoirs en l’honneur des éleveurs.
La famille Porracchia est au complet pour escorter une partie des bêtes dans ce simulacre de transhumance. Onze cent ovins pégués d’une croix de Camargue rouge et emmenés par Fanau et Bloundé deux des quatre floucas de l’élevage, mais aussi quarante caprins emmenés par Papillon et Fernand les deux boucs ont donc fait le spectacle en ville escortés par les gardians de la manade Agu, et les attelages des Alpilles.

Et quel spectacle...
On ne voit plus ces longs troupeaux partir en Alpage. La vie moderne, l’extension des villes et le développement des réseaux routiers ont réduit l’espace qui leur était nécessaire pour transhumer les bêtes. Elles partent désormais en Camion. Quatre cents kilomètres à 500 par camion embarqueront tout ce petit monde bientôt. Mais pas encore, les éleveurs attendent encore une amélioration du temps en montagne. La vallée de la Tarentaise, sur les domaines des Menuires et de Méribel sont une destination au temps encore incertain. Il ne fait toujours pas bon en montagne. Le troupeau partira mi-juin, pas avant.

Pour l’heure, comme nombre d’autres villages, Eyguières fête ses éleveurs, ses bergers afin de ne pas perdre ce lien avec l’élevage, avec la terre, les traditions, et l’identité même des pays de Crau.

Les sonnailles annoncent l’arrivée du troupeau, qui est accueilli par les applaudissements du public. La mer des croix de Camargue s’étend au coeur du village. L’éleveur est fier de sa marque, et content de la façon dont elle a été appliquée. La famille est passionnée par son élevage, heureusement direz vous, s’il existe bien des métiers passion, celui là arrive en tête. Michel me disait "C’est important d’y passer du temps, tu comprends... Ils vont garder la marque plus de six mois avant qu’elle ne se déforme sous la poussée de la nouvelle laine. Si tu la poses mal, si tu en manques même que 10, il va te sembler que c’est toujours ces dix là que tu as sous les yeux. Tu ne vas plus voir que ça."
Le travail doit être bien fait, jusque dans les plus petits détails, parce qu’il n’y a pas d’autre façon de le faire. Les Porracchia sont fiers de leur marque, fier de leur métier qu’ils pratiquent ensemble avec la plus pure des passions.

Ils ne repasseront pas à Eyguières cette année, mais ils seront à Berre avec un autre de leurs troupeaux. 1000 ovins marqués de bleu, et 60 caprins.
Passez donc les voir le 5 juin prochain.

Osco.

Portfolio

IMG_1830
IMG_1849
IMG_1858
IMG_1869
IMG_1900
IMG_1920
IMG_1935
IMG_1946
IMG_1948
IMG_1986
IMG_1994
IMG_2015
IMG_2026
IMG_2031
IMG_2054
IMG_2074
IMG_2078
IMG_2099
IMG_2116
IMG_2142
IMG_2173
IMG_2188
IMG_2210
IMG_2230
IMG_2248
IMG_2270
IMG_2274
IMG_2282
IMG_2314