Les ingrédients sont ceux des manifestations de tradition, quand les groupes qui ont accepté un jour de venir reviennent chaque année, signant par leur présence l’identité même de la manifestation.
Ainsi pour la cavalcade à Mazargues, les attelages Dubois et leurs splendides frisons, la Capoulièro de Martigues, le Condor ou les Gardians de la manade Agu se retrouvent à Marseille une semaine après s’être quittés à Mouriès et Grans pour deux autres manifestations de tradition.
Ils retrouvent ici La Ribambello dou roudelet de San Ro, le groupe de Mazargues qui bien évidemment n’a jamais manqué dans cette cavalcade, mais aussi d’autres habitués. Au total une dizaine de formation comprenant Alargo Mazargues, l’Escolo Mistralenco, L’estello Aubanenco, le cordon Camarguais, L’Oulivarello, Lou Pelican, L’escolo dei Felibre de la Mar, ainsi que les Anes d’Edouard, les attelages Barin, l’ane Bleu ou encore le petit manège composent un défilé qui anime les rues de ce quartier de Mazargues.
Mr le Maire ouvre le défilé sur Micka, suivi par Mlle Pauline Faget, demoiselle d’Honneur de la Reine du pays d’Arles. et de l’ensembles des groupes et officiels.
Cette année, le défilé est fermé par un invité surprise, un groupe de marseillais manifestant contre la création du parc National des Calanques. Un lieu et une occasion bien mal choisie pour une telle action. Mr le Maire de Secteur guy Teissier est en effet également le principal acteur de la Création de ce Parc, et reçoit en tant que tel la bronca des manifestants. Sauf que loin d’une réunion autour de ce parc ou d’un meeting politique, cette fête est l’expression de la tradition de deux quartiers. Quelles que soient les idées à défendre, cette manifestation était aussi mal venue que s’il s’était agi d’un mariage. Bizarre mélange de genres.
Un mélange dont Mr le Maire se fera l’écho lors de son allocution dans le parc de Maison Blanche. Il débute son discours par les traditionnels remerciements commençant protocolairement par Mr le Sénateur Maire Jean-Claude Gaudin, Louis Pichot de Champfleury gouverneur militaire et Pierre-Marie Delplanque Contre-Amiral commandant du bataillon des Marins Pompiers de la ville, se poursuivant par la signification de cette fête des Michel, Gabriel et Raphael pour glisser sur l’avenir de la ville et de ce fameux parc. Son petit fils en selle avec lui, il évoque l’avenir de ce minot. Selon Mr Teissier, cet avenir passe par la création du Parc National des Calanques, dans un milieu naturel aujourd’hui tiraillé entre ses différents utilisateurs, tous en lutte plus ou moins ouverte. Les randonneurs sont en conflit avec les cueilleurs et les chasseurs, les baigneurs avec les plaisanciers, les pécheurs... Chacun tirant la couverture à soi dans une justification de sa présence par rapport "à l’autre", sa présence préalable étant l’expression d’une appartenance de fait...
Il faut des règles pour définir les limites des uns et des autres... Et c’est là justement que bât blesse, sujet de la grogne des manifestants une heure plus tôt. Ceux là affirment que les marseillais sont capables de se gérer sans lois ni règlements, sans l’aréopage de décideurs venus d’on ne sait où.
Il ne nous appartient pas de dire lesquels ont raison dans cette guéguerre.
Le marseillais que je suis pense que même avec des règles...
Bref...
Là n’était ni le lieu ni le moment...
La programmation de cette fête passait par la cavalcade, l’apéro offert par l’Union des Clubs Taurins Paul Ricard représenté par son Président Dominique Perron, et un aiòli monstre pour 700 convives, puis des animations dans le splendide parc de Maison Blanche, la mairie des 9 et 10e Arrondissements de Marseille. Et tout roule comme une mécanique bien huilée. Pied de nez à moultes organisateurs tout les temps forts de la journée sont annoncés à l’heure du programme, tordant le cou à ce que les estrangiers appellent le "quart d’heure marseillais".
Heureusement d’ailleurs que ces organisateurs ont su maintenir le timing, il le fallait en regard du monde venu pour profiter de cette journée d’arrière saison.
Le parc est plein pour assister aux animations proposées avec un splendide numéro de dressage, voltige et un carroussel des plus élégants de la troupe d’Ernest di Domenico, les prestations des groupes de tradition ou encore déambuler entre les stands des artisans venus pour l’occasion.
Le Cinquième secteur de Marseille tient son événement. En faisant entrer la Camargue au cœur de la Ville, Mr Teissier contribue à rapprocher des cultures qui tendent à s’éloigner inexorablement l’une de l’autre. La ville aux mille visages en comptait hier deux de plus, celui du gardian, Veste de Velours et Valergue sur la tête, et celle de l’intemporelle Arlésienne en ruban.
Osco
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