La charrette arrive devant les arènes, elle vient emmener les arlésiennes sur les chemins rocailleux jusqu’à la chapelle Saint-Pierre. Il est encore tôt, peu sont présents.

Pour autant ils ne seront pas plus nombreux à venir couvrir les quelques kilomètres qui séparent l’ancien moulin que nous quittons de la chapelle.
Tant pis pour eux serais je tenté de dire.

La jument grimpe nonchalamment le premier raidillon. De son pas sûr, elle nous entraine à travers champs.

Une scène d’hier... Le seul bruit audible vient de la carriole. A gauche s’étendent des champs de coquelicots, à droite les oliviers et les vignes. Le tout se découpe sur fond d’Alpilles...

Un trajet plus dans le temps que dans l’espace. le stress de la ville est bien loin lorsque l’on arrive au Mas. La messe sera célébrée en plein air dans la cour de la ferme par un père que beaucoup connaissent.
"Il a marié mon fils, et baptisé mes petits enfants" me dit on...

En fait, cette Chapelle au fond de la cour est peu connue en dehors du village. Cet anonymat a rassemblée une assistance moins dense que l’on aurait pu attendre, moins dense que les années précédentes.
On est loin ici des fastes des fêtes d’Arles ou des Saintes Maries.

Pour autant, les gens présents ce matin n’auraient pas imaginé être ailleurs. Tous se connaissent, conférant à cette célébration une aura particulière.
Il n’y aura pas de paraître dans cette cour, juste une envie de communier ensemble sous la caresse du soleil remplaçant la lueur des cierges.

Pour finir, une procession se forme pour une ultime bénédiction. Il y avait là Mr Sylvestre, Mme Aillaud, des arlésiennes de l’Atelier d’Arlésiennes, de Tradicioun, un tambourinaire des enfants dis Aupiho, la bannière de l’Escolo felibrenco de la Crau...
Des Eyguiérens...