Revenir à : Les Alyscamps autrement (1/2)
Cette intéressante visite guidée des Alyscamps, dans le cadre des « journées du patrimoine » fut fort agréable pour les yeux et extrêmement instructive.
En effet les deux objectifs que l’Association Reneissenço s’était fixés, ont été atteints. D’une part Geneviève PINET, guide-conférencière bien connue des Arlésiens, nous a captivé en nous racontant l’histoire des Alyscamps en relation avec l’histoire d’Arles, et d’autre part, en parallèle, Jeannine CASTANET nous a présenté, toujours avec la même ferveur, l’évolution du costume arlésien au fil du temps.
Et pour nous mettre dans l’ambiance, le tableau de Joseph BELLON nous a été ressuscité par Art’Relate ballet. Un moment de grâce, tant il émanait de cette jeunesse partageant les plaisirs de la danse, une superbe joie de vivre. Les jeunes filles costumées, sorties tout droit du passé, étaient particulièrement naturelles ; leur fraicheur servit admirablement la superbe chorégraphie de Richard BONNOT- SALTET. L’échange amoureux de Mireille et Vincent équilibrant parfaitement cette farandole légère, structurée…. dépoussiérée.
Cette introduction dansée terminée, les Arlésiennes, souvent accompagnées de messieurs en costume eux aussi, nous ont offert des images d’une rare beauté dans ce lieu mythique et magique à la fois. Ces tableaux vivants nous renvoyant à différentes œuvres graphiques ou picturales du passé, car les Alyscamps ont de tout temps inspiré les artistes.
Entre chaque tableau, Mme Pinet nous racontait les Alyscamps : ses origines, l’ancienne nécropole paléochrétienne, le cimetière médiéval, la reconstitution de cette allée à la romaine au XVIIIème s. par les frères Minîmes, lieu pieux où la concentration en reliques de Saints (St Genès, St Hilaire, St Honorat…) était connue jusque dans des contrées éloignées !
Evoluant à travers le temps, il fut évoqué l’arrivée du train en 1848 qui détruisit une grande partie de la nécropole pour le bien public…et l’avenir d’Arles ! Sous le second empire, les Alyscamps sont consacrés promenade favorite des Arlésiens, on y plante des arbres, installe des bancs de pierre pour s’y reposer. Tandis que la nuit, certains sarcophages sont investis par des mendiants qu’il ne faut pas déranger ! « Laissez dormir ceux qui dorment !! ».
Au fil des tableaux vivants évoquant les peintures de Van Gogh, celles de Gauguin, la période Léo Lelée, enfin les célèbres cartes postales du début du siècle devant la chapelle des Porcelets, nous progressons vers l’église St Honnorat des Alyscamps, ultime étape racontée par notre guide.
Dans la partie excavée lors des fouilles successives notamment celle de Fernand Benoit en 1930, nous retrouvions nos danseurs et danseuses, au repos, nonchalamment assis sur ces antiques pierres. Si ce n’est la différence d’époque, donc de coiffure, coiffe et costume, nous étions en présence des femmes représentées par Jean Bonaventure Laurens. L’attitude alanguie, la douceur des regards, la paix retrouvée après la danse, chaque petit groupe était une merveille…Le public ne s’y est pas trompé, les photographes non plus !!!!
La preuve ….Beaucoup sont revenus le lendemain assister à nouveau à cette exceptionnelle manifestation culturelle où le costume a enfin été reconnu « patrimoine traditionnel » de la ville d’Arles, au même titre que les autres manifestations de ces journées du patrimoine.