Le vingtième anniversaire du Monument du Cheval de Mollégès
Extrait d’un bloc de 12 tonnes de pierre de Luberon par Camille Soccorsi, le monument en l’hommage du cheval de Trait, créé sous l’impulsion de Charles Parraud, fêtait cette année son Vingtième anniversaire.
L’idée de ce monument est de rendre un hommage gravé dans la pierre à ce compagnon inaliénable de l’Homme. Le Félibre Charles Galtier l’a souligné au pied de la Statue :
Noun se pòu devina ço que deman preparoE pèr qu’à l’aveni se posque saupre encaroLou bonur qu’a liga lis ome e lou chivauDins la pèiro entaia,iéu, eici, fau signa.Nul ne peut deviner ce que demain prépareEt pour qu’à l’avenir on puisse encore savoirLe bonheur qui a lié les hommes et le cheval,Dans la pierre, sculpté, moi, ici, je témoigne.
La mémoire d’un autre temps, malheureusement disparu...
Aujourd’hui, Mollégès se souvient et rend hommage encore à ce compagnon en ressortant des granges des outils que les jeunes ne connaissent pas. Un grand défilé est organisé, des charretiers menant comtois, poitevins etc...
Ainsi Tango, saphir, pompon, Safran, Petillant tirent une défonseuse, un semoir, une faucheuse, une faneuse, une jardinière, un char à Banc, une moissonneuse lieuse et j’en passe...
"arrête toi un peu toi..., sinon je bats court et j’y arriverai pas..."
Claude Parraud le président du comité du monument du cheval tient à présenter tout le monde. Loin des histoires sans parole des défilés traditionnels, il a pris le micro sur le 4ème passage pour expliquer et présenter tant les outils que les attelages et les meneurs, y ajoutant quelques anecdotes sur la jardinière reçue en Kit façon Ikea, ou le char à vin portant le numero 20, "Arrête toi un peu toi...".
Un vrai plaisir, habitués que nous sommes à regarder sans réellement voir celles et ceux qui se démènent pour que ces fêtes soient réussies, le contraste qu’offre cette revue de détail est saisissant.
Même si les badauds ne se rappelleront plus l’âge de Nestor ou le vrai nom de Bélugue, ils se rappelleront avoir vu beaucoup de comtois, un trait du Nord, un percheron ou un Poitevin (mais si, Nestor âgé de 9 ans).
Le mot de la fin appartient à Mr le Maire qui remercie chaleureusement le comité du monument du cheval pour cette fête. Ayant connu l’utilisation de bon nombre des outils présentés ce jour, il apprécie de les revoir attelés ce jour. Le monument est là pour témoigner. Mr le maire se plait à le rappeler, il était brun il y a 20 ans, et le cheval était blanc. Aujourd’hui, c’est le contraire. Le cheval semble rajeunir...
Quelle belle fête, nourrissant les anciens des regrets d’une époque à jamais révolue, une époque où les lourds ne sortaient pas que pour parader.
La fête est des plus réussie, peut être parce que peu de gens ont eu vent de sa tenue... Un enseignement à retenir, les fêtes de village doivent rester des fêtes de village au risque d’y perdre leur âme. Celle là avait l’âme d’un cheval, n’y manquait que le hennissement de joie d’une statue.