Les Cévennes.
Un seul mot pour couvrir différents paysages, des hauts-plateaux aux basse vallées. En écho à ces différences, l’activité de l’homme s’est adaptée. Les hauts plateaux ont servi de support au pastoralisme, aux cultures céréalières, ou aux activités sylvestres.
Les basses vallées, elles, ont vu se développer la culture de la vigne, de l’olivier et des muriers platanes, base de la culture du ver à soie.

Entre ces deux zones, la polyculture s’est installée sur les hautes vallées schisteuses, avec une utilisation particulière des ressources du châtaigner.

C’est ce que le musée se propose de faire vivre : La mémoire de lieux, la mémoire des outils des hommes.

Au travers des salles, dans une présentation exceptionnelle des outils de ces différentes activités, vous y redécouvrirez les accessoires de nos ancêtres, et leur façon de les utiliser.
C’est une des forces de ce musée, après l’extraordinaire travail de collection qui y a été effectué. D’ordinaire, la présentation des outils se suffit d’elle même. Histoire sans paroles pour les citadins que nous sommes devenus, ces prolongements de la main de l’homme des champs n’évoquent plus rien pour nous. Même si nous avons grandi en regardant houes, faux, serpettes et épinettes dans l’appentis du grand père, nous aurions bien été en peine de les utiliser.
Panneaux après panneaux, on regarde et lit et découvre les techniques d’hier, voire d’avant hier. Passent ainsi en revue : Le ramassage des châtaignes dans une saqueta , des fagots liés à la nadilha, le métier de muletier et de ses coblas [1], le travail des champs avant hier, quand les paysans utilisaient encore l’araire... Pas après pas, on découvre les différents aspects d’une vie qui ne semblaient pas facile quand relief et climat s’ingéniaient à compliquer la tâche des hommes. Ici comme ailleurs l’eau ne devait pas être gaspillée, entre puits potz et citernes cistèrna, les paysans savaient la trouver et la collecter.

Après les ustensiles servant à la culture de la vigne et la vinification, on arrive à une grande salle dédiée au châtaigner. Ressource majeure du lieu, il fut même appelé arbre à pain tant son influence fut grande. Les fruits certes, mais aussi le bois ou les feuilles ont été exploités par les hommes. On découvre ainsi les taraire, pisaire, lo sa pisador qui sont utilisés après la cleda. Une vraie percée dans un univers inconnu, sur cette page du livre de ce lieu, qui effeuille ensuite la chasse, puis le pastoralisme, avant de consacrer un grand chapitre à une activité qui s’est arrétée à l’an pèbre : le ver à soie.

Castellets d’incubation, tours à dévider, métiers à tisser, vêtements terminés, les différentes étapes de cette culture sont expliquées détaillées, montrées même au travers de video...

D’autres salles vous attendent encore dévoilant d’autres aspect de la vie cévenole, d’autres métiers, d’autres instants de vie, du serrurier, au trousseau d’une mariée, du maréchal ferrand à l’intérieur d’une cuisine...

Tant à voir, tant à apprendre.
L’école nous enseigne l’Histoire, celle des grands : rois et empereurs. Elle ignore plus souvent le sort des sans grades, des 99,9% des gens qui menaient une vie simple, tourmentée par le climat, le pays, et les caprices des grands. Ce lieu est un vibrant témoignage, un livre d’histoires.

Surveillez votre montre, le temps en ce lieu est tout autre, il y a fort à parier que vous vous laisserez prendre à l’évocation de cette vie à jamais disparue et ne verrez pas ce temps passer.

Faites donc un tour à Saint Jean du Gard, il s’y conserve des fragments d’un temps révolu, que la tradition seule évoque encore.

Plus d’informations sur le site du musée :

Le Musée des Vallées Cévenoles

[1La description du costume de ce roulier et négociant est simplement extraordinaire

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