C’est à l’automne 2023 que l’association Reneissanço soutenu par Astrid Giraud, Naïs Lesbros et Clément Trouche a eu la volonté de faire évoluer sa traditionnelle présentation de costume proposée lors des Rencontres de la Photographie arlésienne.

Un projet collectif de recherches scientifiques, historiques et sociologiques a été mis en place afin d’étudier le costume d’Arles de la fin du XIXe siècle dans les années 1895 et 1900. 5 ans d’évolution du costume, sous toutes ses formes, de la silhouettes à la coiffure dans une période charnière de l’histoire de la mode et des femmes.

Durant près d’un an, les membres de l’association ont réunis de nombreux documents iconographies, des photographies, ont rechercher dans leurs armoires les pièces textiles correspondantes à la période et ont partagé leurs connaissances personnelles. Ces mises en commun des découvertes dans des ateliers théoriques et pratiques ont été essentielles à la compréhension du sujet et son appropriation. La déconstruction d’idées préconçues a certainement été l’étape la plus délicate afin de se libérer et de penser son costume à travers les yeux d’une arlésienne de l’époque choisie et non avec ses habitudes actuelles.

L’idée principale de cet atelier a été de démontrer que l’étude complète et la contextualisation sont indispensables, primordiales avant de se lancer dans ce que l’on appelle une « reconstitution » même la plus « simple » qu’il soit !. Mais surtout que la qualité d’un costume ne se joue pas au nombre de rangs de dentelles sur le fichu et de diamants autour du cou, ni a longueur des boucles d’oreilles, ni aux mètres de soie et encore moins à travers la course au ruban qui ne nous appartient pas ! Les motifs se calculent selon les périodes, avec les extravagances des plus audacieuses qui s’accompagnent des formes de jupes adaptées et maîtrisées. Il en va de même pour les couleurs, les matières et les gestes du costumes. Il n’y a pas de classification « qualitatives » dans la recherche, le travail est le même pour un costume populaire ou pour une mariée !

Afin d’être au plus juste dans l’intention que nous voulions donner à chaque tableau proposé, il n’a pas suffit de confectionner un costume, mais il était question de se glisser dans la peau d’un personnage, d’en définir la personnalité et le contexte de vie. L’analyse des droits des femmes à cette époque-là et de leurs activités réservées ont été naturellement abordées. Le comportement, la gestuelle et le regard d’une marchande de saucisson ne sera pas, de fait, le même qu’une mère de mariée ou d’une jeune femme faisant ses débuts lors des promenades.

Les 3 thématiques ont été déterminées mais les vestiaires de chacune qui ont orienté les choix vers ces trois activités ou événements marquants de la vie arlésienne.

Offrir un contexte crédible, dans un théâtre naturel sur plusieurs niveaux, pour ces 3 scènes de vies était un choix assumé offrant aux photographes un décor nouveau et en parfaite adéquation avec les costumes présentés donnant à cette présentation pour cet événement tant attendu.

Contexte scène du marché :

« A la fin du XIXe siècle le marché était déjà reconnu comme un lieu d’animation, d’échanges, de sociabilité et bien évidemment qui perpétue la tradition d’un commerce ancestral. Il permettait l’approvisionnement en produits frais, mais pas seulement, marchands de draps, de souliers, de fleurs... s’y installaient dans certaines rues ou sur la Place de la République. Des espaces désignés par la ville leur étaient particulièrement attribués pour y vendre les denrées alimentaires. Lorsque les Lices sont devenues passagères, avec un bel espace bordant la route, les marchands ont pu y prendre place. » (Texte Reneissanço)

Contexte scène de la promenade :

« La fin de La Grande Promenade sonne dans les années 1840 et laisse toute la place aux promenades dominicales des Lices. Une habitude que les arlésiens garderont jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ici, nous vous présentons ce qu’aurait pu être une promenade du dimanche entre 1895 et 1900. Avant la messe tout le monde s’apprête et enfile sa plus belle toilette avec soin. Après l’office et dès la fin du repas, les endimanchés se dirigent sur les lices pour se retrouver, observer les autres et être observer des autres. C’est alors le moment de se montrer portant les dernières nouveautés et d’innover en arborant une coiffure modernisée inspirée par la mode de Paris. (Texte Reneissanço)

Contexte scène du mariage :

« Ce jour d’abondance et de solennité détermine dans l’esprit de cette période la vie futures des époux ! Les croyances et superstitions sont alors au rendez-vous mais diffèrent selon les familles, les villes et villages ou les régions. La signature du contrat, quelques jours avant les noces, constitue une sorte de rite annonçant le mariage proprement dit. Le cortège est en marche et la famille, les tantes, les cousines et leurs enfants sont là, pour accompagner la future épouse dans sa nouvelles vie. Certains photographes comprennent l’intérêt d’immortaliser des scènes de la vie et apparaissent alors les images de cortèges de mariages en Provence, mais aussi de marchés ou de Promenades. » (Texte Reneissanço)

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