Le 14 Février est le jour de la fête des amoureux, on fête Saint Valentin. Mais avant lui, une autre fête de la fécondité avait lieu à cette date.

C’est une histoire qui remonte à l’antiquité. Faunus est un dieu Romain, protecteur des troupeaux, à qui il apporte la fécondité et qu’il défend contre les loups. Chaque année, le 15 Février une cérémonie avait lieu en son honneur dans la "grotte du Lupercal", la grotte qui avait abrité la louve qui avait nourri Rémus et Romulus. Les 12 Luperques y sacrifiaient un bouc. Deux jeunes hommes étaient marqués du sang de la bête puis parcouraient la ville portant une lanière de peau arraché au bouc pour frapper les femmes voulant un enfant dans l’année afin de les rendre féconde...

Du Paganisme à la fête actuelle, il n’y a qu’un jour, que le pape Gelase Ier franchi au Vème siècle en interdisant cette fête et en instituant Saint Valentin saint patron des amoureux. Le 14 Février lui serait donc dédié...

Saint-Valentin vécut au IIIème siècle sous Claude le Gothique. Se lamentant du délitement de son armée, ce dernier en rejeta la faute sur le mariage, qui selon lui détournait les forces vives de la voie militaire. Il fit interdire cette cérémonie. Selon la légende, le prêtre Valentin brava l’interdit en mariant à tour de bras. Convoqué par l’empereur, il parvint presque à le convertir, mais un gouverneur complota et fit arrêter le prêtre. Confié à la garde d’un magistrat, il le convertit ainsi que sa maisonnée en rendant la vue à sa fille aveugle. Le prêtre fut alors martyrisé, battu, brisé et décapité en l’an 268.

Et Roquemaure ?

Les Reliques du Saint appartiennent au village dans lequel elles sont arrivées en 1868.

Alors chaque année, le village retrouve son ambiance XIXème siècle. La place est envahie par un marché... Les artisans sont des fabricants de balais, fileuses, dentelières, arracheurs de dents, ébéniste, étameur, forgeron, sculpteur, bouilleur de cru, torrefacteur... Tant et plus. Nous sommes pour 3 jours de fête replongés en 1868, avec une ambiance toute particulière. Ici, deux zouaves du 3ème régiment de zouave, basé à Philippeville discutent. Là bas, une machine à vapeur traverse le village... Tout autour la musique des orgues de Barbarie parachève le tableau. Comme en support de la "festo de poutoun", c’est aussi aujourd’hui le festival des manivelles de l’amour. Quarante instruments sont disséminés ici ou là. Et les manifestations se succèdent. Les lupercales, puis la procession des reliques du Saint, suivie par le défilé des "sept charettes de sarments" rappelant que février est aussi le temps de la taille de la vigne. Même les gamins ne sont pas en reste, souvent oubliés de ces journées, ils sont à la fête ici, Festijeu a pensé à eux, leur mettant à disposition nombre de jouets en bois qui font leur bonheur.

Enfin, la fête s’achève sur le grand défilé du dimanche après midi. Le saint est promené à travers la ville emmenant avec lui plus de 800 participants en costume XIXème.
Les tambours d’Arcolle donnent le rythme, tout comme les Fifres et Tambours de Gémenos. Moins militaires participent aussi, les groupes Osco, Ventouresco, la Jouvenço de Montfavet, le ruban d’Avignon, ou venant de plus loin, les pipes and drums irlandais... Et tant d’autres encore, venus fêter l’amour à Roquemaure, pour une Saint Valentin réussie...