La biennale organisée par Lei Petelin à Entrecasteaux a vécu ce dimanche sa troisième édition.

Le groupe a organisé une journée autour du costume avec un grand défilé dans les rues du village de gens venus du Var évidemment mais aussi, des Bouches du Rhône, du Gard ou du Vaucluse...
Les costumes présentés ont ainsi revisité 2 siècles de mode en Provence et en France, mélant des costumes des différentes grandes périodes depuis la révolution jusqu’à l’empire et du second empire jusqu’au début 1900.

Les alentours du Château d’Entrecasteaux ont vibré de retrouver ainsi ces costumes d’une époque révolue, écoutant bruisser la soie, rire les artisanes, courtisanes ou ouvrières, tentant de démêler l’échevau du fil du temps, replaçant dans l’Histoire ces dames le long de la chronologie en utilisant la mémoire des pierres.

En marge de ce défilé, le point d’orgue de la journée était sans nul doute l’exposition présentée par Jérémy Laboureau "Confessions d’Armoires".

Jérémy collectionne étoffes et costumes depuis de nombreuses années, il a constitué au fil des ans un ensemble simplement extraordinaire, qu’il a pour la première fois offert aux yeux du public ce week-end. Des pièces uniques lèvent un coin de voile sur le vêtement d’hier et d’avant hier. Avant que le costume ne se sclérose en une tenue folklorique, il était un vêtement, tour à tour pratique, beau, revendicatif ou d’apparat.

C’est un voyage dans cette Provence d’hier du Var au Comtat que proposait ainsi cette exposition. Ici une jupe imprimée de fleurs de lys, là des grands motifs floraux, ici encore des imprimés géométriques... L’exposition fascine par la qualité des impressions, des matières ou la beauté des soies. Dans cette exposition, les costumes "de simplicité" ou "de travail" retrouvent toutes leurs lettres de noblesses. Les grandes expositions s’enorgueillissent souvent de costumes uniques portés une seule fois dans une vie sans jamais s’attarder sur ce qui constituait la vie de ces femmes d’hier. Grangière du Comtat, Bastidane marseillaise ou varoise en campagne, ces costumes quotidiens des différentes périodes sont présents, omniprésents pour rappeler que la vie ne s’arrête pas à un jour de fête. La femme est active, elle vit dans sa tenue et n’en est pas moins belle. Les indiennes sont sublimes, les piqués exceptionnels, les caraco fabuleux et les fichus extraordinaires...
Jérémy associe son frère Cyril à cette exposition. Bijoutier, Cyril a apporté cette touche unique en parant le coup des mannequins de merveilleux bijoux, chaînes, croix, équipages, esclavages ou sautoirs... La tentation suprême.

Un hymne à la beauté qui mériterait d’être réédité, refait, immortalisé.

Merci pour cette visite.

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