Nous sommes en 2004 lorsqu’un groupe de passionnés de tradition lance une nouvelle biennale.

Le thème de cette manifestation est la mise en valeur du costume provençal.
Arles a sa fête du costume, mais il s’agit du costume d’Arles, et le costume d’Arles fait partie des costumes provençaux. Une partie pas un tout.
Pour rappeler que la Provence existe sans le ruban et la cravate, Trets institue sa fête du costume. Lors de cette journée, une seule contrainte est imposée, porter le costume traditionnel provençal avec jupes ou jupons piqués. Alors les coiffes de Provence, coiffe à Courduro, à la Couqueto ou à la Frégate reprennent ici cours pour deux petits jours, portées par des dames de différentes conditions, différents siècles, mais une unité de lieu, chez nous.

L’évènement prend de l’ampleur, édition après édition. Pour cette troisième biennale, le défilé du dimanche est une animation au milieu d’une foule d’activités proposées aux visiteurs. Des ateliers de démonstration, voire d’initiation sont ainsi présentés : les dentelles, leur tuyautage, de la broderie, ou la restauration de pièces d’étoffe sont autant de techniques expliquées, et étudiées par une assistance studieuse et admirative. Dans le chateau, une exposition de piqués a investi les deux premiers niveaux, alors que dans le casino, Cyril Laboureau donne le samedi après midi une conférence passionnante sur les bijoux anciens.

Le dimanche, un premier définé, une autre conférence sur la couleur, un second défilé avec calèches, un concours de costumes et pas un instant de répit ...

Un programme d’une ampleur qui impose le respect tant par son sérieux que par son ecclectisme. Le sérieux vient des participants... Le défilé est emmené par les tambourinaires de Sant Sumian de Brignoles, l’Escolo de la Ribo de La Ciotat ou la Poulido de Gemo de Gémenos. Mais ils ne sont pas seuls. Loin des grandes formations, nombre de celles et ceux qui sont venus défiler, ne font pas partie d’un groupe. Ils et elles aiment leur costume et sont venus le porter, sont venus partager ces pièces uniques. Les plus lointaines pièces sont portées par trois Dames venus du Bitterois. Trois costumes de Bedarieux datant de 1835, 1850 et 1880 qui ont su ravir les badauds.

Au final une manifestation qui ne manque plus que d’un auditoire à sa dimension, même si le photographe que je suis lui souhaite de conserver longtemps cette atmosphère intimiste et vraie des manifestations qui se découvrent. Entre sourires et bonne humeur, envie de faire plaisir et de se faire plaisir...

Ces passionnés de la Confrérie de Saint Eloi et Saint Christophe ont découvert un filon, une mine qu’ils exploiteront certainement longtemps.

Le reportage photos complet http://photos.tradicioun.org/index....

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