historique.

La première trace officielle de la foire de la Saint Martin se trouve dans une lettre patente datée de février 1565 par laquelle le Roi de France Charles IX autorise les Aramonais à organiser leurs deux foires, celle de Saint Jacques et Saint Philippe le 1er mai et celle du 11 novembre, jour de la Saint Martin.

D’après Pierre Albert Clément auteur du livre « Foire et Marchés en Languedoc Roussillon » ces foires seraient beaucoup plus anciennes du fait que dès l’antiquité, ces deux dates du 1er mai et du 11 novembre étaient traditionnellement celles de nombreuses foires en Languedoc Roussillon.

De plus les lettres patentes accordées par le Roi ne signifiaient pas la naissance d’une nouvelle foire. Le plus souvent, elles étaient l’occasion pour le Trésor du Royaume de récupérer quelques impôts supplémentaires en officialisant ce qui existait déjà.

Mais, notre village a la chance d’avoir eu, à la fin du siècle dernier, un curé historien : L’Abbé VALLA qui nous a laissé une Histoire d’ARAMON fort documentée.

Ce précieux livre d’histoire locale fait longuement état de nos foires en son chapitre IX :

DROITS ET PRIVILEGES DE LA COMMUNE.

On y lit :

". Il est certain qu’il n’y avait plus, à ARAMON, ni foire, ni marché au commencement du XVIII siècle.

Mais, à cette époque, le roi ayant permis aux communautés, qui avoient anciennement des foires et des marchés, de les continuer et restablir où elles avoient esté “ on décida, à ARAMON, le16 avril 1703, de demander à l’intendant d’emprunter trois cent livres pour couvrir les frais du restablissement desd deux foires, l’une le premier mai, jour de Saint Jacques et Saint Philippe, et la seconde le onzième jour de novembre de chaque année …… "

Ainsi, nos foires ont dû disparaître au cours du XXVIIe siècle et les aramonais déjà fidèles à leurs traditions se sont battus pour le maintien de leur foire.

Pour la petite histoire, il faut préciser que les villes voisines de BEAUCAIRE et VILLENEUVE s’opposèrent à la création de ces foires, craignant pour la notoriété des leurs et après de longs et coûteux procès, ARAMON voit ses deux foires revivre en 1709.

Elles furent menacées à la Révolution mais nos élus s’étant bien battus, nos deux foires ont survécu.

L’Abbé VALLA nous précise que "celle du 11 novembre a toujours effacé sa rivale, par le nombre et l’importance des affaires qui s’y traitent, comme aussi par l’influence des étrangers qui s’y rendent.

Aujourd’hui encore ( 1905 ) la Saint Martin est un jour de fête pour le pays "

Cette Foire de la Saint Martin a vécu de beaux jours jusqu’au milieu des années 50 mais l‘évolution des modes d’achat et, paraît-il, la pression de certains commerçants locaux qui y voyaient une concurrence déloyale à leur propre commerce ont fait qu’elle s’est éteinte peu à peu et la dernière édition en 1956 ne voyait la présence sur le Planet que d’un taillandier d’Avignon accompagné d’un marchand de cordes.

En 1995, un groupe d’amoureux des traditions aramonaises a décidé de relancer la Foire de la Saint Martin en l’enrichissant d’un défilé à l’ancienne pour se souvenir des attelages de chevaux de la belle époque et sortir les vieux costumes découverts dans les greniers des grands-parents.

Notre foire de la Saint Martin a vu son succès s’accroître d’année en année et aujourd’hui , elle est devenue une des manifestations régionales des plus importantes de l’automne avec environ 150 commerçants sélectionnés pour la qualité de leurs marchandises, des groupes-vieux métiers et musiciens- qui font revivre notre centre historique et animent la foire et un défilé de la mi-journée décliné sur un thème différent chaque année et remarquable par la qualité des costumes et des attelages comme par la diversité de ses costumes.

Ainsi ; à l’occasion de la Foire de la Saint Martin, notre village accueille, depuis quelques années, plus de 10000 visiteurs qui reparte enchantés de leur journée car : « il y a toujours quelque chose de nouveau à déguster, à voir ou à écouter à la Foire de la Saint Martin. »