Ferrade des poulains au Mas de la Cure
Le Mas de la Cure est la maison du cheval Camargue, le "Temple" où les caractéristiques originelles du cheval Camargue sont conservées.
Le cheval Camargue est un animal dédié au travail. Il y a un siècle de cela, les camarguais utilisaient les mâles pour le tri des taureaux, et les juments pour le foulage des moissons [1].
Le Rodo de Rosso dépiquant les gerbes a disparu des pratiques. Et l’équitation a changé, s’inclinant vers une équitation de loisir. Pour autant, le cheval Camargue dont le standard a été fixé en 1978 a conservé ses aptitudes au travail et a même intégré ces aptitudes dans le standard.
Ce standard a toutefois déjà subi des modifications, de taille surtout. L’équitation de Loisir avait besoin et a donc produit des animaux plus grands, certes ayant plus d’allure, mais perdant en maniabilité au coeur des troupeaux de biòu.
Il fallait un point d’ancrage pour la race originelle, pour que ceux qui tiennent à conserver à ce cheval ses qualités originelles, celles qui ont permis la caractérisation de la race, puissent trouver étalons et juments ad hoc.
Samedi 3 Novembre avait donc lieu au Mas de la Cure, la ferrade de la génération 2012 de ces chevaux parfaits.
Sept jeunes poulains ont donc été marqués, de façon traditionnelle. Une ferrade avec néanmoins une pointe de modernité pour répondre aux exigences du Livre des Origines qui impose la présence d’un controleur extérieur, vétérinaire ou agent des Haras Nationaux qui va entériner les caractéristiques, le nom, le numéro et la filiation des animaux et pucer les jeunes.
Sont donc officiellement inscrits dans le livre des origines ce samedi 3 Novembre :
- Capelan de la Cure
- Cacalau de la Cure
- César du Scamandre
- Coucou de la Cure
- Capeline de la Cure
- Chipeau de la Cure
- Colombine de la Cure
Une tradition respectée
Les poulains sont séparés de leur mère quelques heures pour la première fois, enfermés en attendant la ferrade.
Un par un, ils sont sortis dans le Bouvau, attrapés, tombés et immobilisés. L’affaire n’a rien d’une formalité, Le marquage est leur premier contact physique avec les humain et ces animaux de six mois sont plein de jus et sont susceptibles de coups de pieds on ne peut plus dangereux.
Il n’est pas question de les maltraiter, il faut donc agir avec calme et circonspection.
Les sept poulains de la Cure sont marqués du fer de la Manade, de la lettre de l’année de naissance et du numéro de l’ordre de naissance dans l’année. Les pouliches reçoivent toutes les marques sur la cuisse, alors que les mâles sont marqués du fer de la manade sur la cuisse, mais la lettre de l’année de naissance et le numéro d’ordre sur l’encolure. Pendant ce temps, l’agent des haras note les caractéristiques de l’animal comme la couleur des sabots, la présence et la position des épis, d’un entête ou d’une liste et puce l’animal sous l’encolure.
Le marquage terminé, l’animal est relaché et rejoint l’enclos des mères qui les attendent. L’étape d’amérage est importante pour l’agent des Haras qui valide ainsi la filiation du poulain qui ne trouvera réconfort qu’auprès de la jument qui lui a donné le jour.
Le marquage est aussi le départ du sevrage des bêtes. Une nouvelle étape importante pour les jeunes étalons en attendant, dans un peu plus de deux ans l’épreuve d’approbation qui les validera comme étalons de Race Camargue.
[1] "Le cheval Camargue fut longtemps un animal utilisé pour le foulage de la moisson. Sa maniabilité le fait apprécier pour la conduite des troupeaux dans les marais. Sa rusticité - il vit toute l’année dehors - en fait aussi un excellent outil de gestion des pâturages les plus ingrats. Broutant du printemps à l’automne dans les marais et les friches, il sait se contenter des sansouires (steppes salées) et des chaumes en hiver. Il est aussi de plus en plus utilisé dans les loisirs comme moyen de découverte du delta. La race est reconnue depuis 1978. Environ 10 000 animaux sont inscrits au livre généalogique en 2011." source : http://www.parc-camargue.fr/index.p...