Ce dimanche 11 septembre, Pernes les Fontaines était le siège d’un défilé des costumes traditionnels des quatre coins de Provence.

Il aura suffit d’une petite édition pour que le Conservatoire du costume comtadin transforme sa manifestation en un incontournable.

Le conservatoire a été créé en 2005 par Sylvette Gabert et Marie-Christine Soubielle-Giraud dans le but de mettre en valeur le costume local, le costume comtadin. Elles ont ainsi créé un atelier de cours afin de permettre aux Pernoises de renouer avec ce costume en se fabricant le leur, puis elles investissent la "maison du drapier" une échoppe séculaire pour y installer "la Maison du Costume Comtadin". Une seconde réussite après le succès extraordinaire des ateliers de couture. [1]

Les journées du patrimoine de 2009 avait montré à quel point le travail de ce conservatoire avait mobilisé les Pernoises. Les rues semblaient vivre au XIXe siècle, chacune ayant revêtu ce costume local traditionnel recréé au cours des ateliers.

Le conservatoire transforme tout ce qu’il touche en or. Les voilà organisant un défilé des costumes de Provence. A son appel, ont répondu favorablement des groupes, certes mais aussi des individuels de

  • Soie et Velours d’Argence
  • Guingoï
  • des Dames de Saint Chamas
  • Trésors d’Etoffe
  • Mme Valérie Jean
  • Lou Roudelet dei Mielo
  • Les Dames de Provence
  • Participants de Fuveau, Trets
  • Les Inenarrables époux Napoleon
  • Participants de Cogolin
  • Participans de Saint Tropez
  • La Taiòlo
  • Lou Rode Osco Manosco
  • Lou Regreu
    et enfin
  • Le costume comtadin

Chacun est venu présenter son terroir, et ses vêtements traditionnels. Alors que les défilés muets laissent le public sur sa faim, ici le principe retenu est de permettre à chacun d’expliquer enfin la richesse insoupçonnable de sa tenue, la raison d’être de telle ou telle pièce, d’expliquer la forme des jupes en liaison avec le type de travail fourni ; l’extraordinaire complexité de jupon en boutis vermiculé ou la raison d’être des couleurs présentées, choiix personnels parfois, mode générale, raison pratique ou enfin véritable plaidoyer politique.

La présentation de ces pièces est enfin vivante, faite par chacun dans son propre style. Loin de représenter une froide énumération de pièces de costume, chaque groupe fait revivre une partie de la vie dans son coin de terre. Ici le clavier est offert à la jeune mariée par sa belle mère, là c’est le mari qui confie ainsi la charge du foyer à sa jeune épouse. En pays d’Arles, trois jupons sont de mise, dans les Alpes, l’hiver pousse les femmes à en enfiler jusqu’à neuf. Le vert de telle robe est un choix personnel anachronique alors que telle autre est le symbole d’un légitimisme marqué. Merci à tous ces participants de nous avoir fait découvrir ces symboles d’un temps passé : du tricorne au pierrot en passant par cette extraordinaire histoire de la "Girafe du Roi" offerte à Charles X en 1825 [2] et qui influença la mode française par des couleurs et des imprimés inspirés de Zarafa. Le musée de Grasse était même de sortie, pièces exceptionnelles toujours portées. Madame Napoléon n’avait pas un jupon piqué, une première dans le genre à n’en pas douté, elle arborait en revanche un jupon pèço sus pèço d’époque révolutionnaire. Tous deux étaient splendides, en armes, montant à la capitale tordre le cou d’un régime qui n’a que trop duré.

Le public n’a pas eu de doute, il est venu en masse assister à cette présentation, ce spectacle des costumes de Provence en fête. La cour de la mairie était trop petite pour accueillir l’ensemble des badauds. Deux représentations étaient prévues dans la journée, deux fois le plein.

La manifestation est une biennale, il tarde 2013...

Merci au conservatoire.

Les absents pourront se rattraper par le biais d’un DVD tourné pour l’occasion. La bande annonce est ici : http://frechet.wordpress.com/2011/0...

[1A lire absolument sur le sujet http://www.sorgues-du-comtat.com/in...

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