On peut les résumer à 4 grandes formes dont le ballon va diminuant de grandeur au fur et à mesure que l’on s’éloigne de Marennes et de l’île d’Oléron. Le ballon est donc la 1ère forme, le bonnet est la 2ème, l’auvent la 3ème (kichenotte). La 4ème, c’est le sabot, un petit béguin cartonné, resserré autour du visage et surélevé dans sa partie supérieure pour enfouir le chignon.
Chaque coiffe a des variantes, des modifications selon le village ou la condition de la femme qui la porte. Il est impossible de parler de tout, je vous propose donc tout d’abord le “ballon”, la coiffe qui se rapproche le plus du hennin du Moyen Age.
Les cheveux sont partagés en 2 bandeaux appelés “grêves”, puis ramassés en chignon sur le sommet du crane ou plus bas, selon les coiffes. Un ruban de velours noir à peine visible permet à la coiffe de ne pas glisser. Une “calotte” en tissu matelassé (parfois renforcé de carton à l’intérieur) est posée sur le velours. Un arceau d’acier ou de laiton qui sert à structurer les dentelles de tulle brodé repose sur cette calotte. Des épingles ferment l’ensemble. La façon de draper ces dentelles varient selon les cantons. C’est une des plus large de France : jusqu’à 70 cm de large sur 50 cm de haut environ. Cela oblige les femmes à prendre les portes en biais parfois !
La calotte présente un matelassage original : les dessins sont fait à l’encre de Chine, rebrodés ensuite au fil blanc ou avec des perles. On l’aperçoit fugacement à travers la dentelle.
Vient ensuite la kichenotte, coiffe de travail dont l’origine poétique (mais peu probable) serait “kiss me not”. Ce que les jeunes filles répondaient aux Anglais qui occupaient la région pendant la guerre de 100 ans. Elle s’appelle aussi “beunaise”, “capeline” chez nous, je crois. C’est une coiffe enveloppante qui “cache” le visage.
Une de mes préférées est la “coiffette” rochefortaise ou charentaise composée d’un bonnet rond, de tulle brodé et qui laissait flotter 2 barbes de dentelles en longs pans, jusqu’à la taille. Ces pans sont, selon les cas, coupés droit ou en arrondi. Le bonnet diffère d’un endroit à l’autre. Les barbes prennent le joli nom de “suivez-moi-jeune-homme”. La saintongeaise lui ressemble énormément (surtout pour les néophytes) Posée plus en arrière, le bonnet laisse apparaitre les cheveux, le bandeau noir est visible. Les jours de fête, un gros nœud de moire ou de satin est rajouté, les 2 pans, appelés “guides” coupés droit en bas descendent jusqu’à la taille.
Toutes les coiffes ont une variante de deuil. Les enfants portent des béguins très travaillés, très beaux. L’enfant qui commence à marcher est équipé d’une calotte à bourrelet en crins pour amortir les chocs en cas de chute sur la tête appelé “fronteau” ou “frontal”.

Les informations ci-dessus sont tirées de l’excellent ouvrage de Marie-Claude Monchaux : “Coiffes d’Aunis et de Saintonge” (Editions Jean-Michel Bordessoules, 2008) L’auteur de cet ouvrage a bien des points communs avec Nicole Niel. Le travail de recherche tout d’abord, l’exigence dans les textes, les croquis, les explications et les dessins de grande qualité qui illustrent son propos.

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