A chaque Reine son élégance...

L’amista dis Arlatenco a accepté l’invitation di decouparello à venir parler ruban.
Les Reines d’Arles ont toutes été des parangons de beauté, de classe et d’élégance, elles ont éclairé une voie, tracé un chemin et surtout imprimé leur marque sur l’évolution du costume.

Ce jour, Elisabeth Ferriol, Françoise Calais et Caroline Serre sont ainsi venues parler de leur ruban, de la façon dont elles ont choisi de le poser, et des raisons qui les ont poussées à le faire ainsi.

Durant une heure et demi, elles vont se confier, oscillant entre anecdotes, instants de vie, souvenirs ou aspects techniques.
Elisabeth parle d’Angèle, qui, du haut de ses 17 ans de règne, avait fini par prendre une dimension de déesse que personne d’autre ne saura jamais plus atteindre. Mais pas seulement. Elle parle attendrie de Madeleine Boyer, de Myriam Yonnet, Henriette Bon...

Replaçant chacune dans son contexte, Elisabeth parle de l’évolution de ce costume d’Arles, des premières reines qui étaient habillées par Mmes Béchet, Petit ou Maxence et suivaient donc leurs règles à l’assouplissement liée au fait que chacune aujourd’hui s’habille en suivant des codes qui ont été transmis de main en main, de génération en génération.

Ainsi Françoise Calais confie que, si elle avait rapidement appris à s’habiller, elle avait, pour son élection, confié cette tâche à Mlle Monique Bouchet, demoiselle d’honneur de Madeleine Boyer. Françoise l’avait choisie pour sa façon moderne de coiffer et d’habiller. A une époque où on dépliait les pièces de tissus du carton pour se les jeter sur le dos, elle prenait soin des fichus et les amidonnait pour leur donner cette élégance à laquelle elle doit en partie d’avoir été reine.

Cette notion d’évolution et cette volonté de rupture dans la continuité, on la retrouve dans la voix de Caroline lorsqu’elle parle de la conception de ses bandeaux et de ceux de Nathalie Chay. Parlant alors de bandeaux plus "présents aujourd’hui, plus modernes, plus gonflés", Caroline souligne cet aspect qui constitue sans nul doute une évolution dans la coiffure, peut-être la plus marquante, parce que la plus visible de l’augmentation de taille de ces double-bandeaux qu’on remarquait à peine avant.

Qu’il s’agisse de Françoise, Elisabeth ou Caroline, chacune a choisi de structurer sa coiffure en fonction de sa personnalité, son visage, son port de tête... Avec un but à atteindre : la beauté, l’élégance, la classe.

Chaque arlésienne est unique, différente de toutes celles qu’elle cotoie parce que dans les codes pourtant strict de cet habillement elle a su joué habilement afin de trouver "son costume". C’est cette richesse qui fait la beauté de l’Arlésienne et la vie du costume qui ne se sclérose pas et continue d’évoluer.
La présence des règles est un guide toutefois, Françoise Calais se plait à le rappeler lorsqu’elle enfourche son cheval de Bataille dans la pose du ruban : la formation du péçu. L’arlésienne tombe selon elle dans la facilité par manque de connaissance et pourrait réapprendre la pose du ruban permettant au guidon de se mouvoir librement, plutôt que d’être figé dans sa position par un repliement qui le contraint.
Une règle à laquelle toutes n’adhèrent pas pourtant, préférant justement une autre voie, contribuant là encore à ces évolutions constatées.

Le mot de la fin tourne autour de cette individualité qui doit s’exprimer au travers de la façon de s’habiller.

Partagez ce moment de complicité et de simplicité au travers des dernières minutes de cette causerie :

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